Autres Filles (Les)

Quelques jeunes filles de 16 à 18 ans, et parmi elles Solange, apprentie coiffeuse. Rien ne la distinguerait de ses copines, si ce n'est qu'elle est la plus douée, professionnellement s'entend. Cependant Solange semble se sentir mal à l'aise avec les autres, inférieure. La cause? Elle est encore vierge alors que toutes ses copines se vantent d'avoir des relations sexuelles. La honte, comme elle dit. A priori, on pourrait penser qu'il ne serait pas très difficile de remédier à ce problème, mais pour Solange la chose n'est pas si aisée. Les questions qu'elle se pose (entre avant et après, «est-ce que cela se voit sur les joues?») l'impossibilité de communiquer avec ses parents dont la vie de couple est en pleine déconfiture, les moqueries de ses copines, la laissent seule avec son désir en plein éveil.

Le film se veut un reflet fidèle des préoccupations de la jeune génération d'aujourd'hui, multi-culturelle, ce qui n'est pas sans importance dans ce domaine, du dialogue rompu entre adolescents et parents eux-mêmes en situation d'échec. La première relation sexuelle y apparaît comme un rite de passage qui fait entrer dans l'âge adulte, un acte pour affirmer son autonomie face à la société et y entrer de plein droit.

Caroline Vignal, dont c'est le premier long métrage, ne montre aucun esprit critique envers ce conformisme, si ce n'est très timidement (le drap rougi de la mariée prouvant sa virginité imposée de toute façon par les parents). Au contraire son film vient renforcer ce conformisme. Un scénario plutôt ennuyeux fait paraître longue une histoire de 1 h 35. Les jeunes actrices, issues de la région toulousaine, et malgré leur bonne volonté, ne transpercent pas l'écran, c'est le moins que l'on puisse dire. Les dialogues sont peu travaillés.