Vie très privée de Monsieur Sim (La)

Ce roadmovie, inspiré d’un roman éponyme de Jonathan Coe et transposé en France, est portéprincipalementpar Jean-Pierre Bacri. Il y incarne avec conviction Monsieur Sim, un homme perdu, dans ses relations, toujours en quête de lui-même sans même le savoir.Lors d’une soirée, il rencontre Samuel (Mathieu Amalric) qui lui parle d’un navigateur amateur, qui longtemps fit croire qu’il était en tête de la première course en solitaire autour du monde avant de sombrer(dans son délire). M. Sim s’identifie presque à cet anti-héros, lui qui, la cinquantaine passée, tente de retrouver un emploi, de nouer de nouvelles relations et de ne pas se considérer définitivement comme un raté. Difficile, mais peut-être pas impossible puisqu’il se voit confier la mission de parcourir la région Provence-Alpes-Côte d’Azur pour faire la promotion de brosses à dents révolutionnaires. Le voilà colporteur parti entre aventure et illusion,imposture et désespoir, non sans analogie avec ce chômeur, devenu faux industriel dans le film de Xavier Giannoli A l’origine (2009).

Ce film plongeainsi au cœur de la solitude contemporaine qui, à petits pas, risque toujours de conduire l’individu au pire. Michel Leclerc ne donne pas de leçon, mais il ausculte précisément la vie avec tous ses malentendus ; ilrelève toutes les fausses interprétations qui conduisent à tant de ratages personnels ou communautaires.