Prophète (Un)

Affiche Prophète (Un)
Réalisé par Roger Allers
Pays de production U.S.A., Canada, Liban, Qatar
Année 2014
Durée
Musique Gabriel Yared
Genre Animation
Distributeur praesensfilm
Acteurs Nicolas Duvauchelle, Alfred Molina, Quvenzhané Wallis, Salma Hayek-Pinault, Mika
N° cinéfeuilles 736
Bande annonce (Allociné)

Critique

Adapter au cinéma Le prophète, long poème philosophique truffé de maximes et de paraboles de sagesse du poète libanais Khalil Gibran, n’est pas vraiment simple: c’est pourtant le défi que s’est donné Roger Allers, à qui l’on doit déjà entre autres Le Roi Lion qui fut un franc succès. Sous sa houlette, plusieurs réalisateurs de films d’animation ont mis en images l’une ou l’autre des réflexions du poète entre autres sur l’amour, le mariage, les enfants, la liberté et la mort.

Chaque séquence est une rêverie colorée comme des peintures à l’aquarelle, peuplée d’oiseaux, malheureusement noyée par la musique envahissante de Gabriel Yared. Le fil conducteur du film est une petite fille espiègle et mutique qui suit en cachette sa mère qui va faire le ménage chez Mustafa, un prisonnier politique assigné à résidence sur une île à cause de ses affirmations rebelles. Le prisonnier partage ses réflexions philosophiques avec les gens de l’île qui l’apprécient et le soutiennent. Une séquence orchestrée par Joann Sfar (qui réalisa Le Chat du rabbin en 2011) et chorégraphiée par Philippe Decouflé, fait de l’amour selon Khalil Gibran un pas de deux endiablé d’un couple caricatural et grotesque. Une amitié se noue entre le prisonnier que ses geôliers prétendent libérer, et la fillette qui a compris que cette soi-disant libération est en fait un piège. Les valeurs spirituelles de Khalil Gibran, qui eurent un franc succès parmi les hippies des années 70, sont toujours terriblement d’actualité mais présentées comme des pochades peintes à l’aquarelle, elles peinent à provoquer émotion et surtout réflexion. On se surprend par moments à somnoler.

Serge Molla

Appréciations

Nom Notes
9