Réalisé par | Steven Spielberg |
Titre original | Bridge of Spies |
Pays de production | U.S.A. |
Année | 2015 |
Durée | |
Musique | Thomas Newman |
Genre | Thriller |
Distributeur | foxwarner |
Acteurs | Tom Hanks, Mark Rylance, Amy Ryan, Sebastian Koch, Scott Shepherd (II) |
Age légal | 12 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 736 |
Spielberg signe ici, en compagnie des frères Cohen, un scénario ancré dans l'histoire. Un avocat se voit forcé de défendre un espion russe, au sein d'une Amérique qui ne souhaite que son exécution. Une affaire de politique internationale et un conte humain intéressant.
1957. La Guerre froide fait rage : les Etats-Unis et l’URSS sont en alerte et s’épient minutieusement. Le Pont des Espions s’inspire de l’histoire vraie de James Donovan (Tom Hanks), un avocat réputé qui se voit chargé par le gouvernement américain de défendre un espion russe, Rudolf Abel (Mark Rylance), qu’on vient d’arrêter. Donovan hésite, il ne tient pas à devenir une cible en ces temps de paranoïa politique et ne souhaite pas être rejeté tant par ses concitoyens que par le système judiciaire. Par fidélité à ses principes il finira pourtant par accepter de prendre la défense d’Abel. L’espion russe risque la peine de mort, et l’affaire n’est pas simple. Tout au cours du procès Donovan et Abel vont développer un lien inattendu de confiance et de respect mutuel.
Se greffe parallèlement sur ce premier récit une autre histoire, celle – plus connue – de l’aviateur de la CIA Francis Gary Powers (Austin Stowell), dont l’avion est abattu lors d’une mission d’espionnage au-dessus de l’Union Soviétique. Le pilote américain tombe aux mains des Russes. Donovan acceptera aussi de négocier sa libération, sous forme d’un échange entre les deux espions Powers et Abel.
Sur un scénario de Matt Charman et des frères Joel et Etan Coen, Steven Spielberg a retracé toutes les démarches juridiques et diplomatiques qui ont accompagné les deux affaires. Le film a été tourné là où les événements ont eu lieu, à Berlin (sur le célèbre pont de Glienicke), en Pologne (à Wroclaw, dans des décors qui ressemblent davantage au Berlin-Est des années 60). La première partie du film est très convaincante, avec une excellente mise en place des deux récits. Les échanges entre Abel et son avocat sont certainement les éléments les plus intéressants du film (portraits fouillés des deux protagonistes principaux et prestations remarquables de Tom Hanks et Mark Rylance). La description de ce procès se présente comme une farce tragique, avec un avocat menacé. Les règles de la démocratie, tout comme les droits de l’homme, sont mis à mal.
L’histoire se complique un peu par la suite, avec l’introduction d’un troisième personnage (historique lui aussi) : un jeune étudiant allemand se trouve, au mauvais moment, du mauvais côté du Mur de Berlin et il est aussi arrêté. La deuxième moitié du film n’a pas le même rythme et la même intensité que la première, ponctuée qu’elle est aussi par quelques fioritures hollywoodiennes et scènes à la limite de l’artificiel. Les dialogues, teintés d’humour - la patte des frères Coen sans doute, mais n’en font-ils pas un peu trop ? -, n’ont plus la même force qu’au début, et les dernières séquences du film, assez attendues et soutenues par une musique pompeuse, dénaturent un peu ce qui précède.
Le Pont des Espions reste pourtant un film respectable et très intéressant (on rappellera en passant que l’avocat Donovan s’impliquera fortement dans la crise entre Cuba et les Etats-Unis, en 1962, prenant en charge les intérêts de nombreux Américains coincés sur l’île). Conte humain bien ancré dans l’histoire, le film de Spielberg a le mérite de revenir de façon assez exhaustive sur des événements qui ont concerné une bonne partie de la planète, il y a de cela un demi-siècle.
Antoine Rochat
Nom | Notes |
---|---|
Philippe Thonney | 15 |
Nadia Roch | 16 |
Philippe Thonney | 15 |
Georges Blanc | 16 |
Anne-Béatrice Schwab | 15 |