Cow-boys (Les)

Lors d’un rassemblement country western dans l’est de la France, Kelly, adolescente de 16 ans, disparaît. Son père, Alain (François Damien), n’aura dès lors de cesse de la retrouver, quitte à mettre en péril toutes ses autres relations, conjugales, filiales, professionnelles. Un jour, des années plus tard, une lettre l’informe que Kelly a épousé la foi musulmane. On quitte alors la France et la Belgique pour l’Asie en compagnie d’Alain et de son fils Kid, qui ne veut pas lâcher son père. D’ailleurs, après la mort accidentelle de celui-ci, il reprendra le flambeau de la recherche éperdue.

Ce drame, dont l’entier de l’histoire se déroule entre 1994 et 2012, s’articule maladroitement en deux parties. La première est portée par le talent de François Damien qui traduit avec conviction l’angoisse et le désarroi d’un père appelé à faire face à l’inimaginable et l’incompréhension. Fugue, enlèvement, conversion subite ou forcée, les questions tournoient, mais elles habitent effectivement nombre de familles aujourd’hui, alors que leur fille ou fils est parti pour la Syrie. C’est donc au plus près des êtres que filme le réalisateur qui veut saisir l’impact de la douleur et du manque inexpliqué. La seconde partie convainc moins, car, aux dépends des êtres et de leurs tourments, on prend la route, compte les péripéties, jusqu’à un final peu vraisemblable. C’est d’autant plus regrettable que les questions abordées sont fortes et que les aveuglements européens génèrent hélas des dérives dont on ne prend conscience qu’à l’occasion de drames, analogues à celui qui détruit ici une famille sans histoire.

Si le titre paraît renvoyer aux sympathiques rassemblements du début et la fin du film, il fait également certainement référence à ce temps où chacun estimait pouvoir régler la justice lui-même, temps (mythique) révolu sans que la justice ne triomphe toujours.