Critique
Je n'ai lu aucune des oeuvres du Marquis de Sade. A lire sa biographie, nul doute que ce fut un étrange personnage. Mais ce n'est pas le film de Benoît Jacquot qui va nous aider à mieux comprendre cet écrivain tourmenté. En effet cette réalisation au titre prometteur - et trompeur - est bien davantage une page de l'histoire de France, celle de 1894, année de la Terreur, que le portrait très incomplet de l'auteur de Justine, victime là du pouvoir puritain de Robespierre.
Sade est incarcéré dans la clinique de Picpus, devenue prison pour les nobles encore argentés. Mais la guillotine est à la porte. Moment privilégié pour le Marquis d'exalter la liberté, y compris celle de la jouissance.
Le film est littéraire, académique. Il met en scène des personnages de fiction. Daniel Auteuil rend cet homme légendaire sympathique et sarcastique, même lorsqu'il se fait flageller. Finalement tout cela nous semble sonner faux, et ceux qui croyaient percer les mystères du sadisme ou se rincer l'oeil en seront pour leurs frais.
Maurice Terrail