Avril et le monde truqué

Affiche Avril et le monde truqué
Réalisé par Franck Ekinci, Christian Desmares
Pays de production France
Année 2013
Durée
Musique Valentin Hadjadj
Genre Animation
Distributeur jmhdistributions
Acteurs Jean Rochefort, Olivier Gourmet, Philippe Katerine, Marc-André Grondin, Voix de Marion Cotillard
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 732
Bande annonce (Allociné)

Critique

Jacques Tardi est un excellent créateur de bande dessinée. De par ses dessins bien sûr, mais encore plus par son travail d’auteur. Ses célèbres aventures d’Adèle Blanc-Sec, mélangeant l’Histoire et la Science-fiction, sont des  monuments de folie, d’invention et parfois de grand malaise. Créatures préhistoriques revenant à la vie, culte de Pazuzu dans les catacombes, et une galerie de portraits tous plus sombres ou baroques les uns que les autres. Avec les deux thèmes les plus chers à l’auteur : l’Histoire (il reconstitue à merveille le Paris des années 1900) et sa grande méfiance vis-à-vis de la science. Le mythe du savant fou est un classique chez Tardi.

Avril et le monde truqué,  écrit et scénarisé par les deux réalisateurs, n’est de loin pas de la même veine que les albums. Certes, les dessins si reconnaissables sont parfaitement restitués. Et au début, le scénario semble fidèle à l’esprit et aux obsessions du père d’Adèle Blanc-Sec. Sous Napoléon III, un savant met au point un sérum d’invulnérabilité qui va changer le cours de l’Histoire, mais pas forcément positivement. Cela démarre assez bien. Puis, en voyant les lézards géants attaquer nos héros, on se dit qu’ils sont bien moins crédibles que le ptérodactyle, le pithécanthrope et les autres créatures pourtant invraisemblables que l’on découvre dans les bandes dessinées. Le scénario, longuet et brouillon, se met même à ressembler à la Guerre des étoiles. Et là, on décroche tout-à-fait.

Ce film a reçu le prix du meilleur long-métrage au dernier festival d’Annecy. Peut-être le jury a-t-il voulu rendre hommage à Jacques Tardi, dont l’empreinte s’efface pourtant au fur et à mesure de la projection… Luc Besson avait tenté en 2010 d’adapter Adèle Blanc-Sec à l’écran, avec un succès très moyen. Après Avril et le monde truqué, on se dit que l’œuvre passionnante du bédéaste a peut-être tout intérêt à rester dans les livres.

Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 9
Anne-Béatrice Schwab 15