Regression

Minnesota, 1990. L'inspecteur Bruce Kenner (Ethan Hawke) enquête sur un crime révoltant dont la jeune Angela (Emma Watson) accuse son père, John Gray (David Dencik). Etrangement, celui-ci avoue sa culpabilité tout en ne gardant pas le moindre souvenir des faits. L’enquêteur,qui fait alors appel au docteur Raines (David Thewlis), un célèbre psychologue, pour tenter d’aider John à retrouver la mémoire, découvre que la famille Gray est liée à unemystérieuse communauté secrète qui opère des rituels sataniques dans la région…

Inspiré de faits réels, voici une fois encore un film qui explore judicieusement le thème de la mémoire, dans un registre fort différent du subtil Inception de Christopher Nolan. Regression s’interroge sur l’occultation et  la formation des souvenirs. Au cœur d’une atmosphère glauque fort bien rendue (absence de soleil, photo bleutée, cadrages), le réalisateur espagnol suggère en première partie beaucoup plus qu’il ne montre, et c’est bien là sa force (manipulatrice). Dans le développement qui suit, il faut hélas expliquer et le film voit alors sa tension se relâcher. Néanmoins, cette réalisation soignée expose bien la manière dont crainte, rumeurs et religion induisent parfois de bien étranges comportements, lorsque s’ouvrent grandes les portes de l’irrationnel.