Wolfpack (The)

Affiche Wolfpack (The)
Réalisé par Crystal Moselle
Titre original The Wolfpack
Pays de production U.S.A.
Année 2015
Durée
Musique Saunder Jurriaans, Danny Bensi, Aska Matsumiya
Genre Documentaire, Biopic, Drame
Distributeur xnix
Acteurs Bhagavan Angulo, Govinda Angulo, Jagadisa Angulo, Krsna Angulo, Mukunda Angulo
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 732
Bande annonce (Allociné)

Critique

Présenté au public lors du Festival du Film de Sundance, ce film a reçu le Grand Prix du Jury. Il est également en compétition au festival du film de Zürich, preuve que ce documentaire, à défaut d'être crédible, touche un certain public.

C'est l'histoire vraie d'une séquestration mais sans violence apparente. Les frères Angulo sont élevés dans un huis-clos par un père surprotecteur qui désire les protéger des vicissitudes et des horreurs du monde extérieur.  Ils ne quittent jamais (ou extrêmement rarement) l'appartement. Leur éducation se fait à travers des films américains.  A l'adolescence, l'aîné va s'échapper et le cocon familial va éclater.

La réalisatrice prend le parti de pénétrer dans le logis et de filmer les frères, principalement le plus âgé par qui l'affaire fut révélée: ce dernier pose un regard d'une maturité exemplaire sur l'attitude du patriarche autoritaire, dont les attentions sont à priori nobles: éviter de polluer cette innocente jeunesse par une société capitaliste et garder le contrôle de son identité.

Le regard du narrateur est vif, intelligent et analytique: il condamne son père mais adore sa mère. Il précise par ailleurs que leur santé mentale a été protégée par cette dernière. Quelques dialogues intéressants sont à relever, comme les jeunes qui soulignent avec un recul et un détachement à peine croyables: «notre père était un propriétaire terrien et nous étions ses ouvriers» ou encore: nous étions en prison, la porte était fermée à clé».

Si les jeunes gens sont émouvants par leur naïveté et leur vivacité d'esprit, il n'en demeure pas moins que nombreuses interrogations subsistent et que le récit est trop nuancé pour être honnête. En effet, comment garder durant des années sept enfants dans un building à Manhattan, sans éveiller les soupçons? Les parents ne travaillant ni l'un ni l'autre (le père refusait le travail ne voulant pas être l'esclave de la société!), comment pouvaient-ils subvenir aux besoins de cette «communauté»? De plus,  la famille avait fait l'acquisition d'une caméra et les protagonistes se filmaient...  comment développer une telle intelligence uniquement à travers les films américains? Hormis les nombreuses questions, le plus dérangeant est que seuls les adultes et deux des frères s'expriment...

La cinéaste a rencontré par hasard à New York cette bande de jeunes atypiques portant des Ray-bans noires et des cheveux longs jusqu'à la taille: elle s'est aussitôt passionnée par leur destin mais n'en fait-elle pas un récit trop positif?

Nadia Roch

Appréciations

Nom Notes
Nadia Roch 8