Mille et une nuits (Les) – Vol. 2: Le Désolé

Dans le premier volet de sa trilogie, Miguel Gomes proposait un poème visuel mêlant l’histoire récente du Portugal aux récits millénaires des Mille et un nuits. Il nous entraînait ainsi dans une suite de contes proches d’un redoutable enchaînement de métaphores.

Dans ce deuxième épisode, intitulé Le Désolé, le réalisateur nous invite à plonger au cœur de la dimension cauchemardesque, dans laquelle l’émotion prend cette fois sa place. Schéhérazade narre dans un premier temps l’errance d’un assassin en cavale. C’est la chronique de la fugue de Simao« Sans Tripes » (Chico Chapas). Quand enfin il se fait arrêter, il est acclamé par la foule au passage du convoi qui l’emmène en prison. Puis ce sont «Les Larmes de la Juge» (Luisa Cruz) symbolisant la tristesse d’une juge devant le manque d’honnêteté de son peuple. «Les Maîtres de Dixie», enfin, décrit la joie que procure un chien aux habitants d’un immeuble.

Alors que le premier volet intitulé L’Inquiet nous plongeait dans un contexte réel, il faut avouer qu’avec Le Désolé on est dans le constat d’une perte générale de tout repère linéaire et surtout humain. Et c’est bien ce qui nous dérange et nous déçoit dans cette somme cinématographique. Nous applaudissons aux indéniables qualités artistiques de cette œuvre, mais nous avons peine à entrer dans sa thématique.