Dora, ou les névroses sexuelles de nos parents

Affiche Dora, ou les névroses sexuelles de nos parents
Réalisé par Stina Werenfels
Pays de production Suisse
Année 2014
Durée
Genre Drame
Distributeur filmcoopi
Acteurs Lars Eidinger, ictoria Schulz, Jenny Schily, UrsJucker
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 731

Critique

Dora, jeune fille handicapée de 18 ans, explore petit à petit le chemin vers l’indépendance. Alors qu’elle découvre la sexualité auprès d’un homme plus âgé, qui semble profiter d’elle, la relation à ses parents se voit bouleversée. Les choses se compliquent encore lorsque Dora tombe enceinte, alors que sa mère essaiedésespéremment - et sans succès - d’avoir un autre enfant.

Voici une oeuvre qui pose nombre de questions à son spectateur, d’une part sur le thème dont il traite – le handicap mental –, d’autre part sur la manière même d’en parler. Centré presque exclusivement autour de la figure de Dora, le film se veut interrogateur de la limite fragile entre le droit de toute personne à disposer d’elle-même et l’encadrement particulier que nécessite la maladie. Les parents sont bien sûr tout particulièrement concernés, et c’est là que le propos s’égare quelque peu. En effet, si la douleur de la mère devant cet enfant unique qui sonne comme un échec est poignante, l’exploration prolongée de ses propres frustrations se révèle être une greffe inutile, qui déséquilibre le reste du film. En se contentant de suivre le personnage de Dora et ses rapports avec les autres, le récit aurait gagné en cohérence et en force. Il y a d’ailleurs aussi un écart de forme entre un ancrage dans la perception de Dora, à travers des plans lumineux et resserrés, et plusieurs des moments concernant les parents, qui basculent presque dans une esthétique de téléfilm.

Toutefois, même dans le traitement du parcours de Dora, le film laisse parfois songeur quant à son point de vue. Il n’est  pas toujours facile de déterminer s’il adopte vraiment un regard critique sur ce qu’il montre, ou s’il ne se complaît pas quelque peu dans certaines situations. Cette ambiguïté dans le propos empêche d’adhérer pleinement à l’histoire, malgré un personnage principal magnifique (performance impressionnante de Victoria Schulz), dont le visage pur emplit l’image, comme l’esprit du spectateur.

Adèle Morerod

Appréciations

Nom Notes
Adèle Morerod 11
Anne-Béatrice Schwab 11