La Isla Minima

Affiche La Isla Minima
Réalisé par Roberto Rodriguez
Titre original La Isla Minima
Pays de production Espagne
Année 2014
Durée
Musique Julio de la Rosa
Genre Policier
Distributeur praesensfilm
Acteurs Antonio de la Torre, Raúl Arévalo, Javier Gutiérrez (II), Nerea Barros, Salva Reina
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 730
Bande annonce (Allociné)

Critique

L’Espagne post-franquiste des années 80, en Andalousie, près de Séville, dans les décors insolites du delta du Guadalquivir et ses immenses marécages couverts de rizières. Un monde où l’on peut se cacher, se perdre et organiser impunément des trafics juteux de biens
plus ou moins licites. C’est là que Pedro (Raoul Arévalo), un policier à l’idéal démocratique, et Juan (Javier Gutiérrez), son collègue plus âgé et au passé fasciste pas très clair, sont chargés de travailler ensemble sur une affaire de mœurs: deux adolescentes, considérées comme «légères», ont disparu. S’agit-il de traite des blanches, de prostitution locale ou de l’œuvre crapuleuse d’un sadique? Alors que la région connaît grèves et révoltes d’ouvriers, les deux policiers vont affronter une situation complexe et mener une enquête compliquée au sein d’une société tiraillée entre passé et présent: dans leur chambre d’hôtel on découvre encore, autour d’un crucifix, les portraits de Franco et d’Hitler… Et certains grands propriétaires terriens se croient toujours au-dessus des lois, profitant de la complicité des autorités locales.

L’opposition entre les deux hommes – caractères, vécus, engagements politiques différents - constitue le centre de gravité et l’intérêt de La Isla Minima. Pedro ne peut se résoudre à accepter que le franquisme perdure, même s’il a été lui-même, par le passé et à cause de ses idées, l’objet d’une mutation disciplinaire. De son côté, Juan est plus violent et ne s’embarrasse pas trop de scrupules. Difficile pour les deux de se mettre d’accord et de définir des limites entre la loi et le crime, entre le bien et le mal. Tout est un peu flou, le mensonge et la corruption sont de  mise, et les témoignages des habitants des marais ne vont guère les aider dans leurs investigations.
Les images du pays sont étonnantes (beauté des marais, vol d’oies sauvages dans le ciel, déluge orageux ou soleil éclatant), mais on pourrait tout de même leur reprocher un petit côté esthétisant.

Le cinéaste Alberto Rodriguez se débrouille bien dans les séquences
d’action spectaculaires, même si leur originalité ne crève pas l’écran (poursuites en voiture sur les chemins étroits des canaux, fusillades marécageuses…).

Polar auréolé d’une dizaine de «goyas» (l’équivalent ibérique des «césars» français), La Isla Minima, de par sa composante historico-politique et son suspense dramatique, est bien installé au box-office espagnol.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 14
Geneviève Praplan 15
Anne-Béatrice Schwab 15
Serge Molla 16
Georges Blanc 16