Réalisé par | Jonatham Demme |
Titre original | Ricki and the Flash |
Pays de production | U.S.A. |
Année | 2015 |
Durée | |
Genre | Comédie dramatique |
Distributeur | waltdisney |
Acteurs | Kevin Kline, Sebastian Stan, Emily Ratajkowski, Mamie Gummer, Rick Springfield |
Age légal | 8 ans |
Age suggéré | 12 ans |
N° cinéfeuilles | 729 |
En forme de tragi-comédie partiellement musicale, ce film livre un portrait de société dans lequel on découvre avec plaisir Mamie Gummer, aux côtés de sa mère, Meryl Streep.
La musique rock donne le ton de cette réalisation soignée où rien n’est trop appuyé, avec, en ouverture, un vieux tube de Tom Petty et, en finale, un succès de Bruce Springsteen. Ricky Rendazzo – Meryl Streep qui semble s’être échappée de son club le temps du film –, y joue avec panache, une femme ayant tout quitté pour assouvir son rêve, celui de devenir une rock star. Bien des années plus tard, elle retrouve les siens, alors que sa fille Julie (Mamie Gummer) est en pleine déprime, que l’un de ses fils va se marier et l’autre assumer ouvertement son homosexualité. Mais là où la majorité des films auraient « téléphoné » le déroulement du récit et écarté tout intérêt, Ricki and the Flash retient l’attention en prenant sérieusement en compte ce qui se joue dans de telles retrouvailles (imposées) qui ne vont vraiment pas de soi.
C’est vrai, Ricki a le cœur grand, mais elle se sent coupable d’avoir abandonné les siens des années plus tôt au profit de « la seule chose qu’elle sait faire », la musique. Certes, elle n’hésite pas aujourd’hui à délaisser le petit club où elle se produit pour voler au secours de sa fille adulte, mais ce geste suffira-t-il à effacer ses années d’absence ? Et le fait de retrouver son ex-mari, Peter (Kevin Kline), le temps d’une soirée où la mémoire est ravivée, n’inversera peut-être pas le cours de l’histoire. Quant au repas en sa compagnie et leurs trois enfants, tournera-t-il au règlement de comptes ou à une réconciliation inattendue ? Enfin, si personne ne conteste que Ricki soit la mère de Julie, d’Adam et de Josh fiancé à Emilie, n’est-ce pas Maureen, la seconde épouse afro-américaine de Peter, qui les a véritablement élevés?
Les belles intentions ne manquent pas au cours de l’existence, mais elles débouchent rarement sur des engagements concrets. Alors autant dire qu’une fois de retour dans son club californien, les questions se bousculent en Ricki et que son compagnon Greg (Rick Springfield), le guitariste de son groupe Flash, aura bien du mal à la convaincre que même si des enfants ne pardonnent pas à leurs parents, cela ne doit pas les empêcher de les aimer ; ce qu’il a appris, lui avoue-t-il, par expérience. Serait-ce que le passé, raté d’un point de vue relationnel, conditionne l’avenir ? L’éventuelle participation au mariage de Josh et d’Emily pourrait offrir là une réponse révélatrice.
Pas étonnant donc que les contrastes se multiplient dans ce bon film, où nombre d’éléments incitent à réfléchir sur la société contemporaine. Ainsi en va-t-il de l’opposition entre la rockeuse sans le sous et la famille recomposée, aisée. Ou de Ricki elle-même qui incarne tout à la fois une la femme résolue, chantre de la rébellion, tout en se montrant proche du Tea Party et des Républicains ! D’autre part, comment concilier une passion, un art, avec un engagement conjugal, familial ?... Jonathan Demme est un fin observateur qui ne porte pas, de jugements, souvent aussi hâtifs que simplistes. Néanmoins, il aurait peut-être pu aller plus loin encore, ouvrir d’autres portes que seules les familiales. Le politique, le racial… ne sont que suggérés ; dommage, une exploration plus marquée aurait souligné davantage l’engagement de la musique solidement portée par Rick Springfield et Meryl Streep.
Serge Molla
Nom | Notes |
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Serge Molla | 16 |
Geneviève Praplan | 12 |
Nadia Roch | 14 |
Anne-Béatrice Schwab | 15 |