Coup de chaud

Lorsque Rodolphe (Grégory Gadebois) s’installe dans le village, il perçoit une atmosphère tendue. Est-ce la sécheresse qui alarmeles paysans? Les jours passant, il comprend qu’un garçon irrite tout le monde. C’est Joseph (Karim Leklou), que sa mère a surprotégé parce qu’il est marqué par une légère débilité mentale. Joseph rôde partout, ment et n’écoute pas ce qu’on lui dit. Plus il dérange, plus les villageois rejettent leurs frustrations sur lui. Le maire (Jean-Pierre Darroussin) est dépassé.

«J’avais envie d’ausculter et de comprendre le phénomène du bouc émissaire, explique le réalisateur, de voir comment, dans un climat d’insécurité, les peurs apparaissent et se cristallisent peu à peu sur une personne.»

Alors que le fait divers dont il s’inspire est le résultat d’années de tension, le film se limite à un mois d’été. C’est peu pour obtenir une épaisseur comme celle qui aboutit fatalement à un drame; la vraisemblance en souffre et la conclusion semble hâtive. Par ailleurs, le scénario perd de sa densité en explicitant les soucis des uns et des autres, s’éloignant trop du comportement incontrôlable et angoissant de Joseph.

Cela dit, Jacoulot montre bien la cible facile qu’offre le garçon en même temps qu’augmente sa vulnérabilité lorsque les portes se ferment devant lui. Le cercle vicieux se noue, tandis que le dilemme des autorités se durcit: que faire avec un garçon comme Joseph, trop malade pour être laissé sans surveillance, pas assez pour être interné…