Ant-Man

Alors qu’il ne pourrait n’être qu’un long métrage de super-héros de plus, Ant-Man est plutôt une bonne surprise. Certes, il ne se différencie pas, dans le fond, des autres films du genre : super pouvoirs, effets spéciaux décoiffants, caméra virevoltante et morale évidente. Mais quelques éléments supplémentaires le rendent moins simpliste et plus agréable que bon nombre de ses prédécesseurs. Tout d’abord, la surprise de voir qu’un super-héros, que l’on imagine plutôt physiquement impressionnant, peut avoir de grands pouvoirs tout en ayant la taille d’une fourmi. Ce qui donne au spectateur le sentiment amusant d’assister à un mélange entre L’incroyable Hulk (1977, 1996, 2008) et L’homme qui rétrécit (Brett Ratner, 2008). Certaines scènes sont même assez drôles, comme celle ou l’homme-fourmi doit déployer des trésors d’ingéniosité pour ne pas se faire écraser par les nombreuses personnes dansant dans un night-club.

Mais l’élément principal, qui réussit même parfois à rendre l’histoire, osons le mot, crédible, c’est que ce film est le premier d’une série que l’on imagine longue. Il faut donc faire la connaissance des personnages, expliquer le passé de Scott Lang (Paul Rudd), avec son divorce, ses rapports avec sa petite fille, la prison, son licenciement, et découvrir comment il en est arrivé progressivement à devenir l’homme-fourmi. Ce qui donne une première demi-heure presque réaliste, où la machine se met lentement et logiquement en place. Ajoutons à cela de nombreux traits d’humour, une histoire bien écrite, des acteurs convaincants, une dimension humaine dans le récit et la présence de Michael Douglas apportant une caution artistique, et l’on obtient un film qui donne l’impression de renouveler le genre avec réussite, comme l’avait fait le Thor de Kenneth Branagh (2011). Gageons que Ant-Man 2 redescendra au niveau de la norme des films Marvel : de l’action et rien que de l’action.