Pixels

Les mots Arcade, Pac-Man ou Donkey Kong vous rappellent-ils des souvenirs précis ? Si oui, vous êtes probablement de jeunes quadragénaires, plutôt de sexe masculin, ayant passé de longues heures dans des arrière-salles de cafés ou avec de petits engins électroniques à un ou deux écrans, à jouer à ces anciens jeux vidéo, aujourd’hui délicieusement désuets. Des jeux qui sont aux consoles modernes ce que le télégraphe est à l’iPhone. Ces spectateurs là auront plusieurs sourires en voyant cette comédie rigolote qui démarre en 1982, avec des garçons participant à des championnats de jeux vidéo. Trente ans plus tard, ces jeunes ont grandi, et doivent lutter contre une invasion venue de l’espace, rencontrant par exemple un gigantesque Pac-Man («Rond comme un ballon et plus jaune qu’un citron »…) prêt à tout manger sur son passage et à transformer en grossiers pixels de l’époque tout ce qu’il rencontre.

L’animation est bien entendu le point fort du film. Quelques scènes sont très réussies, comme la partie de Donkey Kong grandeur nature qui clôt l’aventure. Chris Columbus, qui a déjà touché à la comédie de science-fiction, se fait plaisir en glissant quelques références à Gremlins (Joe Dante, 1984) ou à Ghostbusters (Yvan Reitman, 1984). Adam Sandler et Peter Dinklage s’amusent follement. Du plaisir décomplexé, une petite nostalgie de leur enfance pour ceux qui ne seront ni trop jeunes ni trop vieux pour saisir toutes les allusions, de l’animation décoiffante, et c’est à peu près tout. On ne gardera pas ce film en mémoire pendant très longtemps, mais on le voit avec plaisir.