Loin de la foule déchaînée

Après John Schlesinger qui a adapté en 1967 le superbe roman de Thomas Hardy, Loin de la foule déchaînée, avec Julie Christie et Terence Stamp, c’est au tour de Thomas Vinterberg de surprendre son public en proposant une nouvelle adaptation du roman publié en 1874. Le réalisateur de Festen a misé cette fois-ci sur un classicisme très académique qui tranche avec sa filmographie, pour raconter l’histoire de BathshebaEverdene(Carey Mulligan), jeune héritière d’une exploitation agricole dans le Wessex, dont les paysages sublimes et les falaises au-dessus de la mer sont d’une beauté fascinante. La jeune femme au caractère bien trempé ne se laisse pas marcher sur les pieds et fait preuve d’une émancipation qui tranche avec son époque. Elle dirige la ferme qu’elle a héritée de son oncle sans hésiter à mettre la main à la pâte. La jeune femme au caractère singulier fait tourner les têtes : un berger (Mathias Schoenaerts) la demande en mariage, un riche propriétaire terrien, amoureux d’elle à en perdre la raison,rêve de d’en faire sa femme mais c’est un sergent qui a osé braver les convenances et l’embrasser déclenchant en elle une vague de sensualité qu’elle décide d’épouser, malgré les mises en garde de son entourage.

Cette reconstitution soignée d’une époque met en évidencel’importance des classes sociales et le fossé qui les séparent mais aussi le poids de la morale qui raidit les rapports humains. L’héroïne qu’incarne Carey Mulligan, n’arrive pas vraiment à nous toucher tant ses émotions sont corsetées et son visage froid et presqu’énigmatique.