Chaises musicales (Les)

Perrine (Isabelle Carré) présente toutes les apparences d’une vie un peu ratée. Musicienne, mais pas très douée, elle vit d’engagements à la petite semaine, comme animatrice de journées d’anniversaire et enseignante de solfège. Un jour qu’elle est particulièrement tendue, elle provoque un accident sur la personne d’un inconnu (Philippe Rebot). Celui-ci, plongé dans le coma, ne semble avoir aucune famille. Rongée par le sentiment de culpabilité, Perrine lui rend visite tous les jours et déroule peu à peu le fil de son identité.

A 37 ans, la scénariste Marie Belhomme se décide à tourner son premier film, construit sur la base d’un personnage mal affirmé. Perrine est gauche; comme dans le jeu des chaises musicales, elle n’a jamais  réussi à trouver sa place et se révèle aussi énervanteque touchante. Le film lui ressemble, sensible, mais maladroit lui aussi. Peu vraisemblable, trop anecdotique, il n’approfondit pas assez le caractère de la musicienne et croit tout expliquer en s’arrêtant sur des détails, comme le rapport de Perrine avec la souris qui hante son appartement. Le grand nombre de fausses situations fait penser à un  vaudeville, genre aussitôt démenti par le peu de lustre de la jeune femme. Peut-on se permettre d’en rire? Reste, justement, la fragilité du personnage –tout comme celle du long métrage - qui éveille l’empathie. Peut-être que Perrine finira par s’en sortir – et que le deuxième film seraplus étoffé…