Réalisé par | Alexander Kott |
Pays de production | Russie, Kazakhstan |
Année | 2014 |
Durée | |
Genre | Drame psychologique |
Distributeur | Import. Bellevaux |
Acteurs | Elena An, Karim Pakachakov, Narinman Bekbulatov-Areshev, Danila Rassomakhin |
Age légal | 16 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 728 |
On est au Kazakhstan, dans les années 50. En pleine steppe, la jeune Dina (Elena An) et son père Tolgat (Karim Pakachakov), fermier, vivent en harmonie avec la nature. Quand ce dernier part travailler, Dina s’occupe de la maison et se distrait en créant des livres de collages. Un fils d’éleveur de chevaux, Kaysin (Narinman Bekbulatov-Areshev), est tombé sous le charme de la jeune fille et l’emmène parfois faire une balade. Un autre jeune homme, un Moscovite rouquin du nom de Max (Danila Rassomakhin), tombe également amoureux de Dina et vient troubler son existence. C’est alors que l’URSS se lance dans des tests nucléaires qui vont bousculer le cours de leurs destinées…
Le Souffle est une œuvre d’une très grande beauté visuelle. Un film très particulier aussi parce que la bande-son est réservée à la musique: il n’y a aucun dialogue, aucune parole échangée… Toute l’attention du spectateur doit se porter sur le déchiffrement des expressions des visages, sur les attitudes de chacun ou sur des jeux du vent dans la steppe. Le centre de gravité du film, c’est la vie pastorale et paisible d’un père et de sa fille, muets, isolés dans une immense plaine.
Le Souffle est un long métrage où la vue (les paysages sont splendides et les images fascinantes), où la respiration prennent leurs aises. Les visages, les plus petits mouvements, tous les menus détails de l’existence se détachent sur un fond de lumière superbe. Mais on découvre aussi peu à peu, sous-jacent, comme un climat d’inquiétude: la menace se précisera par une nuit d’orage, quand des hommes armés de fusils et de compteurs Geiger viendront arracher Tolgat de son lit, le mettre à nu sous la pluie pour mesurer les progrès de la radioactivité ambiante. C’est l’entrée en scène de la violence et de la brutalité de l’Etat au cœur d’une vie paisible.
Le cinéaste Alexander Kott a cherché à traduire cette rupture entre deux mondes: celui d’une société pastorale aux habitudes séculaires et celui de la contrainte arbitraire et meurtrière de l’URSS des années 50. Ce sera alors le final, stupéfiant, avec l’irruption de la mort qui crève véritablement l’écran.
Le Souffle a été superbement filmé. Il faut sans doute accepter sa lenteur, son absence de dialogues: chaque plan de ce film «art et essai» est un véritable tableau, chaque visage un portrait pictural, chaque séquence un poème muet, musical et tragique.
Antoine Rochat
Nom | Notes |
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Antoine Rochat | 16 |