Corps du frère (Le)

Résumé en quelques phrases, ce documentaire prétexte à un rapprochement entre deux frères semble très intéressant. David Nicolas Parel est franco-suisse, et a eu dans le passé une belle carrière dans le bodybuilding, qu’il a abandonnée assez tôt, après avoir participé à des compétitions internationales. Son jeune frère, Gary, a pris la relève et a tout fait pour le dépasser dans ce domaine. Devenu cinéaste, Parel filme son frère dans sa vie qui ne tourne qu’autour du sport, des salles de musculation et de leurs instruments de torture, et va même, pour se rapprocher de lui, reprendre l’entraînement de haut niveau malgré sa quarantaine approchante.

Un film assez réussi dans la forme, agrémenté d’interviews d’autres sportifs de cette discipline. Nul doute que les adeptes de la musculation à outrance y trouveront leur compte. Malheureusement, la grande majorité des spectateurs, qui eux ne sont pas prêts à sacrifier leur vie privée et les plaisirs de l’existence pour se sculpter un corps monstrueux, n’en penseront pas grand-chose. Difficile de vibrer sans partager cette envie de s’affamer, de soulever des tonnes d’haltères à longueur de journées, de ne pas avoir de envie de se consacrer à quelque chose ou quelqu’un d’autre, et de jouer des muscles sur un podium devant un jury avec un numéro accroché sur le slip. Bref, des adorateurs de Schwarzenegger qui n’ont que la douleur et la compétition en tête. Cela dit, le cinéaste réussit à saisir quelques jolis moments de confessions, où l’on entend par exemple deux femmes avec des corps de chars d’assaut se dire prêtes à tout abandonner pour un mari et un enfant.