L'homme des foules

Affiche L'homme des foules
Réalisé par Marcelo Gomes, Cap Guimaraes
Titre original O Hommem das Multidoes
Pays de production Brésil
Année 2012
Durée
Musique O'Grivo
Genre Drame
Distributeur Norte
Acteurs Sílvia Lourenço
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 724
Bande annonce (Allociné)

Critique

Juvenal (Paulo André), quarante ans, est conducteur de métro à Belo Horizonte, tandis que Margo (Silvia Lourenço) assure la sécurité du trafic de ce même réseau ferroviaire. Dans l’anonymat de la foule, ils se croisent, se regardent, se parlent un peu, chacun découvrant chez l’autre la même solitude, la même souffrance. Un jour Margo demande à Juvenal d’être le témoin de son tout prochain mariage (elle a rencontré un inconnu sur les réseaux sociaux, un homme dont on ne saura pas grand-chose).

Adaptation d’une nouvelle d’Edgar Allan Poe, L’Homme des foules des Brésiliens Marcel Gomes et Cao Guimaraes est un film d’atmosphère, une œuvre mélancolique. On suit d’abord Juvenal dans son travail et ses menus travaux domestiques. Dans un deuxième temps, Margo prend sa place sur l’écran, tandis que trouble et tension s’amplifient. Tout se joue sur les non-dits, sur des regards furtifs: les rencontres entre ces deux êtres isolés et perdus se prolongent, mais Juvenal ne semble pas déterminé à faire le moindre premier pas. Le film s’installe dans une forme de langueur, une lourde mélancolie entretenue par une mise en scène très particulière.

On est en effet surpris, dès les premières séquences, par le choix du format adopté pour l’image: le cadre est «carré», il fixe le regard du spectateur, il n’y a pas d’échappatoire possible pour lui vers la droite ou la gauche. Juvenal est coincé dans son appartement, coincé dans la foule, coincé sur l’écran, et le spectateur avec lui. La mise en scène se réduit à une forme de focalisation visuelle, au point qu’on se demande ce qui se passe autour des deux protagonistes et si certains éléments de l’intrigue ne nous ont pas échappé. D’où un sentiment de frustration, qui débouche par moments sur un sentiment d’ennui: avec son format carré et son espace volontairement restreint, le film se transforme en une observation froide - forcément incomplète - de deux personnages isolés, privés de toute vie sociale et soumis à un quotidien pour le moins répétitif et rébarbatif. Le tableau se veut original, mais en faisant abstraction de tout environnement, de tout arrière-fond, L’Homme des foules échoue dans son approche de deux êtres humains empêtrés dans leur solitude.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 8