Cyclique. Une vie de coursier

Tourné dans le milieu des coursiers à vélo de Lausanne, ce film raconte la difficulté de grandir pour trois jeunes cyclo-messagers à des moments décisifs de leur carrière et de leur existence. Caroline envisage de devenir journaliste mais elle a du mal à s’imaginer travailler désormais dans un bureau. Ralph n’a pas l’intention de changer de mode de vie, mais il sent qu’il est en train de se griller et il a décidé d’émigrer au Canada. Matilacommence son nouveau boulot de coursier et découvre avec nous un monde unique.

On comprend bien vite que pour des jeunes l’attrait de cette activité de coursier tient pour une bonne part aux libertés qu’elle procure. Les voir se défouler dans les rues de Lausanne au guidon de leur vélo, serpentant au milieu de la circulation, grimpant sur les trottoirs, négligeant les couloirs réservés aux deux roues, absorbant presqu’à tombeau ouvert le Petit-Chêne ou la rue de Bourg, nous en offre un aperçu spectaculaire. Mais les questions existentielles ne tardent pas à apparaître. Quand vient le moment de quitter cette vie de rebelle? Peut-on être «libre et heureux pour toujours» comme Ralph l’envisage? Ou est-ce que le deuil de la jeunesse est inévitable et mène automatiquement à la trahison de ses idéaux d’adolescents?

On le constate, le propos n’est pas inintéressant et l’on se prend à accepter d’être ainsi interpellés par ces jeunes au travers de leur activité quotidienne, de leurs échanges, de leur réflexion. Mais tout cela devient trèsvite répétitif et finit par être lassant. D’autant plus que, d’une manière regrettable, la prise de son est à ce point négligée que l’on perd une bonne partie d’un dialogue qui demeure pourtant la partie essentielle de ce film.