Un Pigeon perché sur une branche (philosophait sur l’existence)

Affiche Un Pigeon perché sur une branche (philosophait sur l’existence)
Réalisé par Roy Andersson
Titre original A Pigeon sat on a Branch: Reflecting on Existence
Pays de production Suède, Norvège, France, Allemagne
Année 2014
Durée
Musique Traditionnelle
Genre Comédie dramatique
Distributeur looknow
Acteurs Holger Andersson, Nils Westblom, Charlotta Larsson, Viktor Gyllenberg, Lotti Törnros
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 723
Bande annonce (Allociné)

Critique


Le cinéaste suédois Roy Andersson définit son dernier long métrage comme la 3e partie d’une trilogie - après Chansons du deuxième étage (2000) et Nous les vivants (2007). Lion d’Or au dernier Festival de Venise, Un Pigeon perché sur une branche - le titre renvoie à un
tableau de Bruegel l’Ancien, «Chasseurs dans la neige» – pourra surprendre.

Roy Andersson tourne peu (un film tous les sept ans) et son œuvre n’est pas d’un abord facile. On retrouve dans son dernier opus la patte d’un réalisateur très original, avec toujours les mêmes personnages décalés, sorte de clowns tragiques, avec la même construction en longs plans fixes s’appuyant sur des décors bourrés de détails. Un style inimitable qui fascine ou qui rebute et qui allie ironie et vision cauchemardesque.
Le film commence (le spectateur est immédiatement prévenu) par trois rencontres avec la mort. Le ton est donné.

Pas d’intrigue à proprement parler, même si l’on suit les pérégrinations urbaines de deux marchands de «farces et attrapes» devenus malgré eux les symboles ambulants d’une destinée humaine peu porteuse d’espoir. Un duo d’âge mûr qui est par ailleurs assez pitoyable: le premier prétend être lecerveau de l’affaire, l’autre cherche prioritairement à s’empiffrer, et tous deux se disputent. Ces hommes en croisent d’autres, qui semblent errer comme eux, etle film s’organise ainsi, de séquence en séquence, avec des allers et retours dans le temps et l’espace, apparemment sans ligne directrice ni logique interne. D’où par moments une impression de gratuité dans l’exercice, vite contrebalancée par des scènes sinon hallucinantes, du moins surprenantes. On n’en citera qu’une, celle d’une gigantesque rôtissoire où sont précipités, poussés par des soldats anglais, des esclaves noirs promis à une mort atroce. Un film dont le propos s’installe peu à peu et que l’on pourrai tdéfinir comme une méditation, très maîtrisée dans son écriture, mais désabusée dans son message, sur les difficultés de la vie. Une réplique récurrente, souvent en porte-à-faux, accompagne plusieurs séquences : «Je suis content que vous alliez mieux», disent quelques personnages. Des mots qui ne s’appliquent guère, sinon ironiquement, à la vision du monde proposée par le cinéaste, celle d’une humanité bien fragile.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 15
Nadia Roch 16
Philippe Thonney 9
Georges Blanc 13
Anne-Béatrice Schwab 16