Spartiates

Affiche Spartiates
Réalisé par Nicolas Wadimoff
Pays de production Suisse
Année 2014
Durée
Musique Christopher Lennertz
Genre Documentaire
Distributeur filmcoopi
Acteurs Yvan Sorel, des acteurs inconnus
Age légal 14 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 722

Critique

Dans les premières minutes de ce documentaire, le look et les méthodes d’Yvan Sorel, rappelant quelque peu la Légion étrangère, sont un peu déconcertants. Dans les quartiers nord de Marseille, principalement cités dans les médias pour les trafics en tous genres, les mitraillettes et les bagarres entre gangs, Yvan, spécialiste et instructeur de sports de combat, tient à bout de bras un club sportif dans lequel il enseigne les arts martiaux à des jeunes de tous âges, des petits enfants jusqu’aux adultes. Des cours dispensés à la dure, avec une discipline implacable et rude.

Puis, en avançant dans le film, on se dit de plus en plus qu’Yvan est dans le vrai, et que son travail est extrêmement utile dans ces quartiers métissés, plutôt pauvres, dans lesquels la violence et le désoeuvrement font partie du quotidien. En effet, il leur enseigne ce qui est la base de ces arts martiaux: la rage de vaincre bien sûr, le goût de l’effort et du dépassement de soi, mais aussi l’indispensable respect de l’adversaire. Respect, voilà le maître-mot au cœur du film. Cette école sportive devient finalement une école de vie. A certaines occasions, on voit Yvan dépasser son rôle de coach sportif et prendre la place de profs débordés ou de parents impuissants, allant même jusqu’à faire faire leurs devoirs à ces enfants. On le voit également pousser jusque dans les cordes, verbalement bien sûr, un petit garçon coupable d’un mensonge envers sa maman, et l’on voit bien que le garçonnet ne recommencera pas de sitôt.

D’autres scènes intéressantes montrent Yvan Sorel dans ses efforts pour se faire soutenir par les pouvoirs publics locaux, qui louent ses réussites mais rechignent à l’aider financièrement. Sous ses dehors parfois brutaux et intraitables, on se dit qu’Yvan a trouvé un moyen d’empêcher, ou en tous cas de prévenir, un avenir judiciaire à ces gamins. Le réalisateur suisse Nicolas Wadimoff a suivi pendant des mois la « Team Sorel » pour en ramener ce documentaire instructif, parfois touchant parfois surréaliste, lauréat du Prix de Soleure en 2015.

Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 16
Anne-Béatrice Schwab 13