My Old Lady

Auteur dramatique, metteur en scène, scénariste et écrivain américain, Israël Horovitz a adapté au cinéma l’une de ses pièces à succès, Très chère Mathilde, dans un Paris de carte postale avec ses quais le long de la Seine, ses péniches, ses ponts romantiques et son quartier historique du Marais. En choisissant l’excellente Maggie Smith, 80 ans, pour jouer le rôle d’une vieille dame revêche, il a opté pour un autre cliché, cette fois-ci typiquement britannique, celui de l’Anglaise collet-monté qui s’exprime dans un anglais élégant, très « oldfashion », parsemé de quelques mots de français.

Mathilde, 92 ans, et sa fille Chloé (Kristin Scott Thomas) habitent un vieil appartement sur plusieurs étages que Mathias, quinquagénaire américain fauché, vient d’hériter de son père. Il  arrive à Paris pour prendre possession de son bien et le vendre au plus vite. Mais il découvre que la demeure a été vendue en viager à son père il y a plus de vingt ans, et que la vieille dame a tout à fait le droit d’y habiter jusqu’à sa mort. Les deux femmes l’hébergent à contrecœur. Au cours de cette difficile cohabitation, Mathias recompose le passé de son paternel, et découvre que ce dernier fut l’amant de vieille dame à Paris. Blessé dans son enfance par ce père absent et infidèle, ainsi que par le suicide de sa mère, il trouve en Chloé l’écho de son propre désarroi familial. Les deux découvriront  la vérité de leurs origines en tâtonnant et en s’apprivoisant peu à peu.Kristin Scott Thomas arrive à nous toucher, laissant émerger son émotion à travers son abord volontairement glacial. Sans ce remarquable trio d’acteurs, le film d’Israël serait bien plan-plan et très convenu.