Taxi Téhéran

Affiche Taxi Téhéran
Réalisé par Jafar Panahi
Titre original Taxi
Pays de production Iran
Année 2015
Durée
Genre Drame, Comédie, Docu-fiction
Distributeur filmcoopi
Acteurs Jafar Panahi
Age légal 8 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 722
Bande annonce (Allociné)

Critique

Au volant d’un taxi, le chauffeur qui n’est autre que le réalisateur Jafar Panahi sillonne les rues de Téhéran et échange avec différents passagers au gré de ses courses. Chaque rencontre est prétexte à une réflexion sur la société contemporaine iranienne. Les passagers constituent un microcosme d’autant plus révélateur qu’il s’agit d’un taxi collectif, ce qui permet de faire dialoguer plusieurs personnes avec le chauffeur, lequel demeure cependant très laconique. Tour à tour, c’est un partisan de la peine de mort, une institutrice à l’esprit ouvert, un vendeur de vidéos pirates, un motard accidenté qu’il faut conduire aux urgences, deux femmes âgées superstitieuses, une avocate qui se préoccupe des droits des prisonniers, et jusqu’à la jeune nièce du réalisateur suggérant l’avenir du pays et sa jeunesse insolente et malicieuse.

Tourné habilement grâce à de petites caméras pivotantes accrochées à l’avant de l’habitacle, le film se veut une radiographie de l’Iran, réalisée par petites séquences, chacune nourrie par la rencontre d’un nouveau passager. Ainsi se construit un récit au centre duquel Panahi prend la place du vieux sage observant et interrogeant les tumultes extérieurs qui révèlent la vie en Iran, avec ses hauts et ses bas, ses résignations et ses contournements, tout cela évoqué avec force et intelligence.

Contourner la censure qui lui interdit de sortir de son pays et de tourner, en tirer un «road movie» aussi grave que joyeux, c’est le nouveau pari d’un réalisateur qui ne cesse de braver les interdits. Si l’on sait que les Autorités iraniennes ont écrit une lettre de protestation au directeur du festival de Berlin l’accusant de politiser le cinéma, on mesure tout ce qui reste à réaliser pour faire tomber les murs de la censure. On ne peut que se réjouir que le jury de la Berlinale ait remis son Ours d’or à ce film, récompensant davantage la prise de position politique que le geste artistique.

Georges Blanc

Appréciations

Nom Notes
Georges Blanc 16
Antoine Rochat 18
Anne-Béatrice Schwab 16