Piège fatal

Le scénario de Ehren Kruger est tortueux à souhait, voire tiré par les cheveux. Pour autant, le dernier film de John Franken­heimer ne sera pas le plus mauvais de l'été. Au contraire, loin des énormes budgets et des recettes définitives, PIEGE FATAL est agréable à voir par une certaine rigueur dans la façon de filmer, des plans rapprochés qui laissent deviner ce qui se passe dans la tête des personnages, ses paysages de neige, pour le moins différents des décors habituels.

Décembre dans le Michigan, Nick (James Frain) va sortir de prison. Il n'attend plus que ce moment, fasciné à l'idée qu'il verra enfin cette jeune femme splendide avec laquelle il correspond depuis des mois et qui lui promet son amour. Mais la veille du jour J, une rixe au réfectoire lui coûte la vie. Rudy (Ben Affleck), son copain de cellule, sort tout seul, avec un seul voeu, rentrer chez ses parents et manger avec eux le rôti de Noël. Mais quand il franchit la porte de la prison et qu'il voit Ashley (Charlize Theron), la correspondante de Nick, il se met à douter. Après tout, pourquoi pas? Rudy prend la place de Nick et tombe dans le seul piège qu'il lui fallait éviter. A partir de là, les rebondissements s'enchaînent jusqu'à plus soif. C'est le point faible du film. Réalisateur et scénariste en ont beaucoup trop fait. Ils sauvent leur histoire in extremis par une fin charmante et bien éloignée des poncifs du genre.