Theeb

Affiche Theeb
Réalisé par Naji Abu Nowar
Pays de production Jordanie, Emirats Arabes Unis, Qatar, Grande-Bretagne
Année 2014
Durée
Musique Jerry Lane
Genre Aventure, Drame
Distributeur trigonfilm
Acteurs Jacir Eid, Hassan Mutlag, Hussein Salameh, Jack Fox, Marji Audeh
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 721

Critique

On est en 1916, en pleine Première Guerre Mondiale, dans la province ottomane d’Hijaz. Un petit Bédouin, Theeb (Jacir Eid) - son prénom signifie «le loup» -, apprend à grandir trop vite. Son père est décédé depuis peu et il est élevé par son grand frère Hussein. C’est avec lui qu’il devra se soumettre aux règles hospitalières des Bédouins en accompagnant un officier britannique et son guide vers un vieux puits abandonné, le long d’une ancienne piste qui mène à La Mecque. La nature est ingrate, le désert un repaire de brigands et de hors-la-loi. Les magnifiques gorges sablonneuses, les reliefs impressionnants ne pardonnent pas la moindre erreur aux guides et à leurs chameaux. Dans ce monde impressionnant de rochers et de dunes, les combats des hommes pourraient paraître dérisoires, mais il y a toujours la présence de Theeb, ce gamin obligé de se débrouiller dans un monde où l'homme est un loup pour l'homme. Il s’agit pour lui de survivre, et cette aventure se transformera en une lutte sans merci qui changera à tout jamais son existence.

Theeb se présente comme un film d'aventure : suspense, action, émotion sont au rendez-vous. On pourrait même parler, lors de certaines séquences, de western. « Le point de départ fut pour nous, dit le réalisateur, de faire un film sur les Bédouins à l’époque de la grande révolution arabe. Cette période a tous les traits des grands westerns, avec le thème d’un monde qui se transforme brutalement, le chemin de fer, les frontières, les gangsters et une région qui paraît infinie,
sauvage, incontrôlable. En même temps nous ne voulions pas imposer simplement le genre du film western aux Bédouins ; nous avions dans l’idée, au contraire, de pénétrer dans leur culture, de développer une histoire qui devait être à la fois cinématographique et vraie par rapport à leur mode de vie ». Filmé dans les décors sauvages et majestueux du désert de Wadi Rum, Theeb a été tourné dans la même région du sud de la Jordanie que le mythique Lawrence d'Arabie de David Lean. L'histoire se déroule d'ailleurs à la même époque, lors des révoltes des Bédouins contre un empire ottoman en train de se désagréger.

Durant une année le cinéaste Naji Abu Nowar – c’est son premier film – s’est régulièrement rendu sur place, afin d’observer les coutumes bédouines de près, et en particulier les changements de mode de vie récents (les Bébouins se sont peu à peu sédentarisés, les jeunes ne se réfèrent plus à la même culture que leurs aînés, la présence d’une  ligne de chemin de fer a transformé les habitudes). Theeb exprime cette authenticité nouvelle, ce souci de vérité, à travers la
simplicité de l’intrigue et une belle maîtrise dramatique du récit. La mise en scène est toute personnelle, une musique et une bande son étonnante accompagnent tout le voyage. Le film réussit à renvoyer subtilement à la fois aux événements historiques du début du siècle passé et à une réflexion sur la vie des Bédouins d’aujourd’hui. Les acteurs ont été engagés sur place et le jeune Jacir Eid (Theeb) est excellent.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 16
Georges Blanc 13