Réalisé par | Saul Dibb |
Pays de production | Grande-Bretagne, France, Belgique |
Année | 2014 |
Durée | |
Musique | Rael Jones |
Genre | Guerre, Drame |
Distributeur | pathefilms |
Acteurs | Kristin Scott Thomas, Michelle Williams, Sam Riley, Matthias Schoenaerts, Ruth Wilson |
Age légal | 12 ans |
Age suggéré | 14 ans |
N° cinéfeuilles | 720 |
Romancière reconnue, Irène Némirovsky laisse plusieurs carnets lors de sa déportation à Auschwitz. Des années plus tard, sa fille se décide à les confier aux Editions Denoël qui les publient en 2004. Suite française obtient le Prix Renaudot. «Ce livre offrait l’opportunité de réaliser un film de guerre singulier, précise Saul Dibb, réalisateur britannique. On a surtout vu des films où la guerre est décrite du point de vue des hommes. Suite française épouse celui des femmes.»
Les Allemands occupent Paris. En attendant un mari mobilisé dont elle n’a plus de nouvelles, Lucie (Michelle Williams) vit avec sa belle-mère (Kristin Scott Thomas), une femme altière et fermée à la souffrance des autres. Les troupes ennemies viennent d’entrer dans leur village et un officier réquisitionne une chambre de leur grande maison. Alors que Madame Angellier oppose à l’homme un silence de pierre, sa bru lutte contre l’attirance qu’elle éprouve pour lui.
Suite française est tourné en anglais et cela choque, même si la production nourrit l’espoir d’une conquête internationale qui ne peut passer que par la langue de l’économie … Les soldats allemands, eux, s’expriment dans leur langue, sans doute parce qu’on n’ imagine pas que le nazisme se manifeste autrement ? Quel cliché !
Le film adopte la facture classique d’une saga romanesque, avec des procédés de mise en scène plutôt convenus – comme les cheveux serrés en chignon que Lucie défait quand elle devient amoureuse. Le caractère des personnages se définit dans cet esprit : le romantisme, la bonté naturelle des deux personnages se heurtent à la dureté de la belle-mère pour l’une, à celle du devoir pour l’autre. D’emblée, ce qu’ils vont vivre ne fait guère mystère.
Toutefois, et le mérite en revient probablement aux écrits d’Irène Némirovsky, ce qu’il y a de trop romanesque dans le film est un peu épongé par une peinture fine de l’état de guerre. La peur sécrète une lâcheté poisseuse; les regards sont fourbes, on soupçonne tout le monde de collaboration tout en essayant de tirer profit de la situation. Les beaux esprits sont rares et ce sont justement ceux-là qui sont jugés avec mépris. Ceux-là qui, sans oser le dire trop haut, découvrent que chez l’ennemi comme chez soi il y a des êtres humains victimes d’un ordre qui les dépasse.
Geneviève Praplan
Nom | Notes |
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Geneviève Praplan | 12 |