Chappie

L’intelligence artificielle, l’homme-robot et vice versa, la technologie parfois heureuse et parfois dangereuse, tout cela peut être un thème très intéressant, avec lequel on peut parler de futur, d’éthique, etc. Un thème abordé par Spielberg après avoir failli être traité par Kubrick, et que le réalisateur sud-africain Neill Blomkamp a déjà choisi dans, notamment, Elysium. Pour Chappie, il réécrit et adapte un court métrage qu’il avait réalisé en 2004, intitulé Tetra Vaal. Chappie est un «enfant». Enlevé à sa naissance, il est recueilli par deux criminels dans un monde de chaos. Il doit trouver sa place, devenir un homme. Mais c’est un robot, ex-machine à tuer pour la police de Johannesburg, à qui son créateur a implanté un programme le dotant d’un cœur et d’une âme.

Il y a au moins une idée nouvelle et intéressante dans cette histoire. Le fait que ce robot ne soit qu’un gamin, et qu’il doive apprendre à parler, à marcher et à ressentir. Malheureusement, cela nous donne des scènes qui, sous prétexte de nous émouvoir, vont de plus en plus loin dans le grotesque. Voir par exemple une punkette des bas-fonds, vulgaire et trafiquante de drogue, pleurer d’émotion parce que le robot l’a appelée «Maman», est parfaitement ridicule. En tous cas pour les adultes. Peut-être que quelques notions éthiques pourraient être comprises par les plus jeunes. Mais la grande violence de certaines scènes empêche le film d’être accessible aux enfants. Bref, une fois passée la surprise de voir Sigourney Weaver et Hugh Jackman cachetonner, on ne voit qu’un film d’action futuriste de plus, avec des semelles de plomb, et des prétentions supplémentaires qui ne tiennent pas leurs promesses. Spielberg les avait tenues avec ses deux films à initiales: E.T. et A.I.