Fish and Cat

Affiche Fish and Cat
Réalisé par Sharam Mokri
Titre original Mahi Va Korbeh
Pays de production Iran, France
Année 2013
Durée
Musique Madame Récamier
Genre Drame, Comédie
Distributeur trigonfilm
Acteurs Ximena Ayala, Lisa Owen, Sonia Franco, Wendy Guillén, Andrea Baeza
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 719
Bande annonce (Allociné)

Critique

Film troublant, inquiétant, Fish and Cat est aussi un exploit technique, une innovation dont la réussite s’attache à une formidable organisation. Un seul plan, long de plus de deux heures, suppose qu’une fois enclenchée la camera ne s’arrête plus jusqu’à la fin de l’histoire. Le réalisateur doit savoir exactement comment va évoluer son récit, comment il veut le met en place, ce qu’il attend des acteurs. Il n’y a pas de «repentir», comme on dit en  peinture. Dès qu’il est entamé,  le processus se poursuit inéluctablement.

Des universitaires ont installé leur camp entre un lac et une forêt. C’est ici qu’a lieu, chaque année, un festival de cerfs-volants.  Alors qu’ils préparent leur soirée, deux hommes étranges (Babak Karimi et Saeid Ebrahimifar) rôdent dans les bois. Ils sont propriétaire d’une taverne située un peu plus loin. On raconte que ce restaurant a vendu de la chair humaine. On dit aussi que, l’an dernier, une étudiante a disparu pendant le festival; on ne l’aurait jamais revue.

On peut parler, comme au théâtre, d’unité de lieu et d’action. Mais Mokri joue avec l’unité de temps en bougeant la caméra d’un personnage à l’autre, d’un groupe à l’autre. Après avoir suivi telle conversation, l’image tourne lentement, revient en arrière de quelques minutes, s’arrête face à d’autres personnages et montre ce qui s’est passé pour eux pendant le même moment. Différents points de vue sont ainsi explorés.  Entre les dialogues, le silence occupé par une bande-son évocatrice ouvre des pans entiers à la suggestion. Les indices d’un danger sont montrés, abandonnés, repris, saisis dans un autre contexte. Les suppositions ont beau être déjouées, l’atmosphère devient toujours plus inquiétante.

Rêve ou réalité? Rumeurs ou faits avérés? La question s’enfle jusqu’à la fin. Dans ce tournoiement d’images qui ne laisse aucun répit, le sol semble se dérober, l’effroi grandit, tout affirme qu’il faut s’attendre au pire… Il paraît, d’ailleurs, que Shahram Mokri s’est inspiré d’un fait réel…

Geneviève Praplan

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 15
Anne-Béatrice Schwab 14