Les merveilles

Affiche Les merveilles
Réalisé par Alice Rohrwacher
Titre original Le Meraviglie
Pays de production Italie
Année 2014
Durée
Musique Piero Crucitti
Genre Drame
Distributeur filmcoopi
Acteurs Sam Louwyck, Sabine Timoteo, Alba Rohrwacher, Maria Alexandra Lungu, Agnese Graziani
Age légal 8 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 718
Bande annonce (Allociné)

Critique

Le deuxième long métrage de l’Italienne Alice Rohrwacher touche par sa singularité. Les premiers plans situent très peu l’action et les personnages. Tout se met en place lentement, invitant le public à entrer dans cette famille, s’il veut la comprendre. L’action se passe dans une Ombrie que les touristes ne voient jamais. La maison est délabrée, isolée et les enfants nombreux, qu’y font-ils?

C’est l’histoire d’une famille d’apiculteurs idéalistes. Les parents (Sam Louwick et Alba Rohrwacher) vivent en autarcie avec leurs quatre filles. Ils gagnent leur vie avec les abeilles, les moutons et leur jardin potager. L’aînée, Gelsomina (Alexandra Lungu) est devenue une excellente apicultrice, mais elle étouffe sous la confiance sans bornes que lui accorde son père et rêve d’autre chose. Un concours organisé par la télévision lui ouvrirait peut-être une porte, tout en apportant un peu d’argent à la ferme…

Cette famille semble très bien s’accommoder de la boue qui entoure la maison et des difficultés de son entreprise. On ne perçoit que peu à peu les tensions qui la troublent, la peine qu’elle éprouve à trouver sa place. La rudesse du père, par exemple, l’usure de la mère, les attentes de Gelsomina, le tout aggravé par le fossé angoissant qui se creuse entre l’idéal et la réalité - les exigences d’une production biologique.

Et pourtant, cette atmosphère chargée ne manque jamais de poésie. Très vite, les images révèlent d’ailleurs autre chose que le fait divers circonscrit à une région oubliée d’Italie. On y voit le mauvais goût dont la télévision a le secret apporter un espoir à cette famille qui, elle-même cosmopolite par le père, paraît figurer une humanité universelle. On y voit aussi la délinquance s’inviter à un peu plus de compréhension…. Voilà bien des questions toutes contemporaines, jamais détourées au trait noir, au contraire suggérées en douceur.

Alice Rohrwacher cultive le non-dit et cache les mots dans  les visages, les gestes, les lieux. «Le film parle probablement de l’échec», dit-elle et d’ajouter: «dans mon film, il y a de petites merveilles faites de lumière, d’ombres, d’animaux et de secrets d’enfance»... C’est vrai.

Grand Prix du Jury, Cannes 2014

Geneviève Praplan

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 15
Georges Blanc 12
Daniel Grivel 15
Nadia Roch 11
Antoine Rochat 13
Anne-Béatrice Schwab 15
Philippe Thonney 6