Les amants électriques

Si vous préférez du vrai dessin - à la main - animé aux étincelantes images de synthèse produites par ordinateur, ne manquez pas le dixième long métrage de Bill Plympton, l'un des grands maîtres du genre. Virtuose du crayon, ce bientôt septuagénaire s'est rapidement illustré dans la bande dessinée et dans l'animation, où il a récolté de nombreux lauriers.

Jake et Ella tombent l'un sur l'autre - c'est le cas de le dire - lors d'un accident d'auto-tamponneuses et tombent passionnément amoureux. Mais leur idylle sera contrariée par une vamp machiavélique, qui s'y entend à merveille pour semer des embûches.

Une fois encore, Bill Plympton fait la preuve de son talent: son dessin rehaussé à l'aquarelle, ses hachures, ses cadrages offrent à cette histoire d'amour fou une narration qui tient constamment le spectateur en haleine; la mise en images d'airs d'opéra est époustouflante; la musique de Nicole Renaud est parfaite; les bruitages rendent les dialogues superflus. Ses personnages, typés jusqu'à la caricature, en imposent: Ella, avec ses courbes voluptueuses, sa bouche gourmande, sa taille de guêpe, fait penser aux mannequins des années 50, tandis que Jake impressionne par son physique musculeux et son nez phallique... Quelques scènes explicites font du dessin animé un divertissement réservé à des yeux adultes... mais quel joyau!