Tout feu, tout flamme - La fonderie d'art de Saint-Gall

Ils sont tout feu tout flamme, les tout jeunes employés qui travaillent à la fonderie d’art de Saint-Gall et transforment en sculptures parfois gigantesques les visions d’artistes aussi réputés que l’Américain Paul Mc Carthy, le Suisse Hans Josephsohn ou la sculptrice allemande Katharina Fritsch. Cette dernière leur a fait mouler un coq bleu de 4,50 mètres en résine époxy peinte en bleu, qu’elle leur avait présenté en 3 D sur un ordinateur. A partir de ce projet virtuel, ils ont fondu et réalisé une immense sculpture qui a été dévoilée à Trafalgar Square à Londres en 2013. Ce coq monumental a demandé un travail de titan aux artistes que sont les fondeurs d’ici et de Shanghai , où la fonderie suisse a ouvert une succursale, mondialisation oblige.

Le documentaire qu’Iwan Schumacher a réalisé sur cette fonderie d’art exceptionnelle fondée par Felix Lehner, qui se destinait à être libraire et qui, sur un coup de cœur, devint maître du feu, est un hommage  à ses collaborateurs enthousiastes et un peu magiciens. Des techniques ancestrales de la fonte du métal à la fonte des matières plastiques high-tech d’aujourd’hui, les artisans doivent trouver des solutions de manière expérimentale pour réaliser les «délires» des artistes. Jamais on n'imagine que les statues qu’on va voir dans des expositions en plein air ou au musée ont demandé autant de travail, d’inventivité et de savoir-faire. C’est le mérite du documentaire de nous révéler ce savoir-faire. Mais  fallait-il faire de ce reportage un long métrage plutôt qu’un beau documentaire pour la télévision? Le film à l’évidence est trop long pour nous tenir en haleine de bout en bout.