Cinquante nuances de Grey

Adapté du roman éponyme de E. L. James, l'histoire est une romance érotique qui a connu un grand succès littéraire. Elle est déclinée en trilogie, par conséquent, pour connaître une fin que le spectateur devine très vite, ce dernier devra encore subir quelques 240 minutes ! Anastasia (Dakota Johnson), jeune vierge de 26 ans attendant le prince charmant, rencontre Christian (Jamie Dornan), homme d'affaire sexy, fortuné et aux goûts sexuels particuliers. Très vite, une attirance naît entre les deux et il lui propose une relation basée sur des jeux sadomasochistes, à savoir la femme soumise aux désirs du mâle dominant.

Ce «porno soft» ou ce «porno pour maman» comme certains le mentionnent est effectivement très édulcoré et ressemble à du papier glacé. Il faut souligner la difficulté de la mission: en faire une action acceptable pour le commun des mortels ou alors une oeuvre réellement pornographique, qui ne vise plus du tout le même public. L'option choisie est de plaire au plus grand nombre et surtout aux fans de l'oeuvre littéraire. Le récit en devient fade et transpire l'amour convenu, avec le puritanisme à l'américaine en toile de fond. Dans un monde où la passion dévorante devrait faire perdre le contrôle de soi, l'action reste toujours maîtrisée, même si le pouvoir et l'argent sont de puissants aphrodisiaques

L'intérêt du film réside dans le fait que, malgré la dominance du mâle, la fille lui résiste et dicte finalement le ton. Il faut souligner que ce jeune homme à l'enfance malheureuse ressemble davantage à un poussin égaré qu'à un pervers sexuel. Si l'actrice, fille de Mélanie Griffith et Don Johnson, est adorable et qu'une certaine alchminie passe entre les deux, ce film érotique s'essoufle vite et met en scène des protagonistes qui ressemblent à davantage à des adolescents s'aventurant dans la cour des grands qu'à des adultes responsables.