Critique
Sam Raimi s'est fait un nom avec des «thrillers» plutôt carrés. Il donne ici dans la romance sportive et dans l'angoisse du lanceur de baseball en fin de carrière.
Si, comme beaucoup d'Européens, vous ne connaissez rien du sport favori des Etats-Unis (mis à part la casquette, à l'enseigne des Tigers, des Dodgers et autres Bulls, visière sur le front ou sur la nuque, qui coiffe des centaines de millions de têtes dans le monde), si vous ne savez pas qu'il s'agit d'un sport collectif à prestation individuelle où les équipes adverses ne sont jamais ensemble sur le terrain, il vous restera les états d'âme d'un champion vieillissant (dame, à 40 ans...), «vendu» par le propriétaire de son équipe à un autre dirigeant plus prospère et menacé d'être largué par sa compagne dont il est passionnément amoureux. L'histoire est aussi mince que du papier à cigarettes, malgré les déclamations emphatiques des commentateurs de télévision.
Si les acteurs ne déméritent pas, le film n'aurait pas dû traverser l'Atlantique: pour le non-initié, il est aussi captivant que le seraient pour le public romand les tribulations sentimentales d'un champion de «hornuss».
Daniel Grivel
