Critique
Voilà un Gérard Jugnot pas bien méchant, ce n'est pas son genre d'ailleurs. Il échappe même à la franchouillardise qui rend si souvent indigestes les comédies françaises, et qui, au fond, n'est pas vraiment son genre non plus. Non, ce MEILLEUR ESPOIR FEMININ est une histoire dépourvue de surprises, mais pas de tendresse, qui évite la plaisanterie vulgaire, mais pas les facilités. Bref, il s'inscrit en droite ligne du théâtre de boulevard, et fera plaisir aux téléspectateurs lorsqu'il viendra meubler la tranche vide d'une quelconque grille de télévision. Car n'importe quoi vaut mieux que ces soaps et feuilletons américains fabriqués à la chaîne. Et le film de Jugnot n'est tout de même pas n'importe quoi, seulement pas grand-chose doublé de sentiments aimables. Jugnot devient pour l'occasion propriétaire d'un salon de coiffure en province. Dans l'arrière-boutique, il prévoit l'aménagement d'un salon de beauté, ou quelque chose du genre, car sa petite fille chérie devenue grande prendra sa succession. Elle est grande la petite fille, mais succéder à son père ne l'inspire pas. Comment le lui dire sans qu'il se fâche? C'est le cinéma qui prendra les choses en main, balisant les coups de colère, les disputes et les réconciliations.
Geneviève Praplan