Réalisé par | T. Villaverde, A. Bejic, K. Kalev, V. Marra, U. Meier, V. Perisic, I. Le Besco, S. Loznitsa, C. Puiu, M. Recha, A. Schanelec, L. Di Costanzo, J.-L. Godard. |
Pays de production | France/Bosnie-Herzégovine/Suisse/Italie/Portugal/Bulgarie |
Année | 2013 |
Durée | |
Genre | Documentaire et fiction |
Distributeur | filmcoopi |
Acteurs | Jennifer Peedom |
Age légal | 16 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 713 |
A travers le regard de treize cinéaste européens choisis par Jean-Michel Frodon, ancien directeur des Cahiers du Cinéma, le film tente de définir ce que Sarajevo représente aujourd’hui dans l’histoire de l’Europe, depuis l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand qui déclencha le premier conflit mondial en 1914, jusqu’à la guerre de Bosnie (1992-1995) et ses atrocités.
Autant d’écritures différentes, autant de points de vue singuliers. Un film collectif est toujours une entreprise ardue: les réalisateurs des Ponts de Sarajevo ont relevé le défi, avec comme objectif de mettre en évidence les tensions, la violence des conflits, la difficulté de (sur)vivre qui ont traversé le XXe siècle. Cette mosaïque de treize regards différents (8 à 10 min. pour chacun) participe du documentaire et de la fiction. Et le dessinateur belge François Schuiten a imaginé des ponts graphiques et d’animation pour relier tous ces épisodes entre eux, l’idée étant qu’ils peuvent (et devraient) créer des relations entre les hommes…
De ce survol un peu distendu dans le temps émergent quelques réussites: celle d’Isild Le Besco (un orphelin de 5 ans qui erre dans les rues de Sarajevo) et celle, surtout, d’Ursula Meier qui signe, avec "Silence Mujo", l’un des plus beaux moments des Ponts de Sarajevo: la proximité d’un terrain de foot et d’un cimetière permet la rencontre fortuite et émouvante d’un enfant de 15 ans et d’une jeune femme dont la famille a été décimée par la guerre. Le symbole d’une réconciliation possible, en même temps qu’un moment de grâce cinématographique. Sur un autre registre, Jean-Luc Godard s’est efforcé de montrer (entre autres, nous semble-t-il!) l’impossible dilemme du photographe de guerre, obligé de fournir des images tragiques sans pouvoir intervenir.
Les Ponts de Sarajevo est une œuvre collective, souvent plus cinéphilique qu’historique, qui ne facilite pas la tâche du spectateur: devant tant d’évocations, devant tant de points de vue rapidement exprimés, il ne sait trop où placer sa réflexion. La valeur de tous ces tableaux est inégale, mais la démarche - il faut lutter contre l’oubli – est intéressante.
Antoine Rochat
Nom | Notes |
---|---|
Antoine Rochat | 12 |
Daniel Grivel | 11 |
Nadia Roch | 11 |