Night Call

Affiche Night Call
Réalisé par Dan Gilroy
Titre original Nightcrawler
Pays de production U.S.A.
Année 2014
Durée
Musique James Newton Howard
Genre Thriller, Drame
Distributeur elitefilms
Acteurs Rene Russo, Bill Paxton, Jake Gyllenhaal, Riz Ahmed, Ann Cusack
Age légal 14 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 713
Bande annonce (Allociné)

Critique

Le toujours excellent Jake Gyllenhaal s’est métamorphosé, y compris physiquement, pour offrir un visage émacié à son personnage de Lou, une petite frappe opportuniste et sans envergure qui survit en volant du matériel de chantier et en le revendant. Témoin en pleine nuit d’un grave accident sur l’autoroute, il découvre fasciné le monde de vautours, des cameramen freelance qui arpentent les rues pour dénicher les images les plus sordides et sanglantes possible, afin de les vendre à prix d’or aux chaînes de télé. Lou se lance dans ce business lucratif, et à force d’audace et de ténacité, va devenir le pire des charognards.

Ce film est une nouvelle critique virulente et formidablement efficace des médias et de ceux qui les font. On pense au Prix du danger de Boisset et à Mad City de Costa-Gavras, qui avec Night Call pourraient constituer une trilogie sociologique passionnante sur les dérives de la télé et le voyeurisme indécent de notre époque. Aucun personnage n’est reluisant. Outre l’anti-héros, dont l’évolution est ahurissante, la façon dont la directrice de l’info de la chaîne (la revenante Rene Russo) est prête à toutes les bassesses pour faire exploser l’audimat et garder son poste ne laisse guère d’espoir concernant l’éthique de l’espèce humaine.

Le film évite intelligemment toute complaisance ou violence gratuite. Si le scénario est terrible sur les plan de la psychologie et de la morale, les images, elles, sont quasiment tous publics. On n’est donc nullement gênés ou choqués par des débauches d’hémoglobine, et l’on peut à loisir se laisser interloquer par certaines scènes, dans lesquelles on explique à Lou que les accidents de voiture rapportent moins que les meurtres, mais que rien ne vaut des images de victimes d’incendies ; ou d’autres scènes où l’on voit les vautours se disputer impitoyablement le même cadavre. Les quelques scènes d’action, consistant presque exclusivement en des poursuites nocturnes en voiture, ont été ajoutées pour divertir le public, mais ne font que rallonger inutilement le film. Un film dont on sort très en colère, preuve que son but est parfaitement atteint.

Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 16
Daniel Grivel 16