Deux jours avec mon père

Scénariste et collaboratrice de Jean-François Amiguet, Anne Gonthier nous propose son premier film en tant que réalisatrice. Deux jours avec mon père nous présente joliment Robert (Jean-Pierre Gos), un vieil homme occupant son temps à faire des randonnées en chantant des chansons folkloriques. Gravement malade, et plus conscient qu’il n’y paraît de sa fin prochaine, il s’enfuit de l’hôpital pour retrouver les chères montagnes valaisannes de son enfance. Son fils, ne songeant qu’à le ramener sur la table d’opération, le rejoint. Devant les montagnes, la nature et la mort imminente, le père et le fils vont renouer des relations devenues distendues avec le temps.

Même si le scénario n’est pas d’une débordante originalité (le bilan d’une vie, la maladie qui rapproche des êtres brouillés, tout ça a déjà été souvent vu), ce premier film est une jolie réussite. Le duo d’acteurs, parfaitement dirigé, et certaines belles idées comme tout ce qui tourne autour du chien de Robert, compensent la naïveté de l’histoire. En effet, tout ne peut pas être aussi simple dans la réalité. Au demeurant, un film 100% suisse:des chansons romandes, des paysages bien connus, et un hommage appuyé à Federer... La mise en scène, en privilégiant de longs plans fixes, nous aide à entrer dans l’esprit de Robert, aspirant au calme, au recueillement et à la sérénité des bonheurs simples.

Mais il y a une autre raison pour laquelle il faut absolument soutenir ce film: il s'agit de remercier la réalisatrice et son producteur de n’avoir pas oublié que notre pays compte beaucoup d’acteurs talentueux, et que l’on peut tout-à-fait faire un film suisse de qualité sans être obligé d’aller chercher des stars à Paris pour jouer des Vaudois. Cela, ajouté au fait que ce film, malgré quelques défauts de jeunesse, annonce une carrière prometteuse, devrait inciter les spectateurs à ne pas le manquer.