Blind Dates

Affiche Blind Dates
Réalisé par Levan Koguashvili
Pays de production Géorgie
Année 2013
Durée
Genre Comédie
Distributeur trigonfilm
Acteurs Andro Sakvarelidze, Ia Sukhitashvili, Archil Kikodze, Vakhtang Chachanidze, Kakhi Kavsadze
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 711

Critique

Sandro (Andro Sakvarelidze) n’a jamais été tenté par le mariage. La quarantaine passée, vivant toujours chez ses parents (Kakhi Kavsadze et Marina Kartsivadze), il subit constamment leurs pressions pour se trouver une épouse. Avec son cousin Iva (Archil Kikodze), il accepte sans enthousiasme des rendez-vous «à l’aveugle» qui ne donnent pas grand-chose. Finalement, c’est lors d’un week-end à la plage qu’il va rencontrer la femme de sa vie (Ia Sukhitashvili). Mais rien ne se passe comme dans un roman et, dans un décor rongé par l’uniformité, les imprévus qui se succèdent apparaissent d’autant plus cocasses.
Après Street days sorti en 2008, voici le deuxième film de Levan Koguashvili, considéré comme le réalisateur important du renouveau cinématographique géorgien. Le scénario de Blind dates raconte une histoire simple, celle d’un homme sans grandes ambitions, qui attend que le meilleur de la vie lui vienne sans efforts. «Je pense que c’est un sujet important et problématique dans notre société où beaucoup d’hommes adultes vivent toujours chez leurs parents, dépendent d’eux et sont incapables de décider par eux-mêmes», explique le cinéaste.
Pourtant, Sandro s’impose aussi comme le symbole du pays lui-même, plongé dans la monotonie des vestiges soviétiques. De fait, Koguashvili ne tourne pas à Tbilissi, mais à Rustavi, une ville qui n’a pas bougé depuis les années cinquante. Les scènes filmées au bord de la mer Noire participent de la même ambiance, comme cette buvette sur la plage, délabrée et cependant  toujours en service.
Rien ne semble devoir changer, l’inertie est totale, en aucune façon on ne se risquerait à modifier une destinée qui semble tracée depuis la nuit des temps. Quand Sandro se surprend à protester ou à proposer quelque chose, c’est à peine s’il change de ton. Cela donne lieu aux situations les plus comiques et cette réalité à la limite du sordide fait naître un humour très particulier. Tandis que la beauté des lieux, les bords de mer, l’avenue doucement éclairée, les paysages doux sous une lumière pâle, tout cela est  baigné de poésie et de mélancolie.
En attendant qu’il se passe quelque chose, Levan Koguashvili plonge son public dans une atmosphère contradictoire de tension et d’inaction. Son film trouve un étonnant  équilibre entre le délabrement du pays, la douceur de l’atmosphère  et le ton savoureux de la mise en scène. C’est une œuvre belle, drôle, imprégnée d’humanité.

Geneviève Praplan

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 15
Georges Blanc 11
Daniel Grivel 13
Nadia Roch 12