Mon père, la révolution et moi

Affiche Mon père, la révolution et moi
Réalisé par Ufuk Emiroglu
Pays de production Suisse
Année 2012
Durée
Genre Documentaire
Distributeur Akka Films
Acteurs Jennifer Peedom
Age légal 12 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 711

Critique

Un véritable cri du cœur… Ufuk Emiroglu est née en 1980 à Antalya,l’année du coup d’Etat des militaires turcs. Dès le début des années70, son père s’était engagé et avait milité dans les rangs du particommuniste. Emprisonné pendant 4 ans, torturé, puisrelâché, il avaitalors décidé d’emmener sa femme et sa fille à l’étranger et s’était
installé dans le Jura suisse.

Trente ans plus tard, Ufuk Emiroglu essaie de faire le point sur son existence chahutée. Devenue réalisatrice, elle revisite son existence dans un film qui tient à la fois du documentaire et de l’animation, de la fiction et du journal intime. Interrogeant son père et sa mère,elle cherche une signification à leur vie et à la sienne: «Depuis des années, je voulais parler d’utopie, dit-elle. Un père absent, une mère qui porte le foyer, un frère fragile, une adolescente qui veut sefondre dans la masse. Des événements qui brisent une famille…». De ce sévénements, elle ne cache rien: son père est resté fidèle à ses convictions, embarquant sa famille en exil, forçant sa femme à travailler, n’hésitant pas à organiser (en Suisse) un trafic de fausse monnaie, à ne pas tenir ses promesses et à quitter le foyer conjugal.
Sa fille essaie de remettre tous les morceaux du puzzle en place,interrogeant d’anciens amis, allant jusqu’à croiser des hippies égaréset encore à la recherche, comme son père à l’époque, d’une société utopique…
Ufuk (son nom signifie «horizon»…) avoue avoir connu une période de dépression. La démarche de son film n’est pas sans intérêt, mais cette forme de thérapie personnelle impose en même temps des limites à l’entreprise : l’intérêt faiblit par moments, le contexte social et politique – celui de la Turquie des années 70 et celui de la Suisse du début du XXIe siècle – n’est guère évoqué. L’objectif de la réalisatrice était avant tout de mettre en évidence l’héritage familial reçu : on regrettera pourtant que son film - mis à part quelques documents d’archives - se focalise presque exclusivement sur elle-même et sur sa famille.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 13