La légende de Manolo 3D

Dans le village mexicain de San Angel, deux garçons, Manolo et Joaquin, font les yeux doux à Maria. Le premier descend d'une dynastie de toreros célèbres mais préfère chanter et jouer de la guitare, le second est le fils d'un héros couvert de médailles; elle est la prunelle des yeux du maire, prêt à tout pour empêcher Chakal et ses bandits de mettre la main sur le bourg. Or, voici qu'arrive la Nuit des morts qui relie les deux premiers jours de novembre et où tous les Mexicains se rassemblent autour des tombes familiales et font la fête; à cette occasion, les deux divinités tutélaires engagent un pari: si Joaquin conquiert Maria, le vieux «La Muerte» pourra enfin quitter le monde des morts oubliés où il se morfond.
On reste perplexe devant ce film d'animation évoquant une culture et une religion populaires qui ont fait les beaux jours des reportages du National Geographic Magazine il y a un demi-siècle. Les personnages, ressemblant à des figurines taillées dans du bois, sont plutôt laids et moins attachants que ceux de Tim Burton; les couleurs sont criardes et le son strident, et le spectateur est entraîné dans un tourbillon confus. Après 14 ans d'hésitations, produit par Guillermo del Toro, La légende de Manolo est le premier long métrage du réalisateur mexicain Jorge R. Gutierrez qui, selon le producteur, a voulu rendre hommage à son pays natal et en donner une image orriginale et nouvelle. On a plutôt l'impression de déceler un renforcement des stéréotypes étasuniens sur des Mexicains machistes, fêtards et superstitieux. Une curiosité: Placido Domingo pousse la chansonnette dans ce film qui ne fait pas rire et dont on ne sait trop quel public il vise - sinon que sa sortie est calée sur Halloween.