Le justicier

Le réalisateur Antoine Fuqua retrouve Denzel Washington après Training Day et reste dans sa veine favorite de films d'action solides et caricaturaux. Bob, dont on devine le passé de mercenaire et de tueur au service de la CIA, s'est reconverti en paisible employé dans un grand magasin de bricolage, vivant seul et entouré de livres. Mais le naturel revient au galop lorsque, se prenant d'amitié pour Teri, une fille perdue exploitée par la mafia russe de Boston, il décide d'entamer le grand nettoyage et va éliminer tous les affreux pour le plaisir. Tous les codes sont respectés. Méchants emblématiques, psychologie absente, et humour pas toujours très fin. La dernière partie dans laquelle, seul contre tous, le héros se sert des râteaux ou des perceuses de son magasin pour éradiquer les mafieux armés jusqu'aux yeux, est un modèle du genre et rappelle Stallone, les muscles en moins. Un film réservé aux amateurs exclusifs du genre.

Cela dit, la mise en scène, toujours en mouvement, est inventive, et les acteurs plutôt convaincants. Il y a même un scénario avec un début et une fin, et une vraie progression entre les deux. C'est toujours plus enlevé et plus réussi que les nullités abyssales tournées par Washington depuis des années, après un début de carrière placé sous le signe de la qualité et des promesses.