Capitaine Thomas Sankara

Affiche Capitaine Thomas Sankara
Réalisé par Christophe Cupelin
Pays de production Suisse
Année 2014
Durée
Genre Documentaire
Distributeur cineworx
Acteurs Jennifer Peedom
Age légal 8 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 707

Critique

En 1985, Christophe Cupelin découvre le Burkina Faso en pleine révolution. «Ce fut un choc et une révélation pour le jeune homme de dix-neuf ans que j’étais. Pour ceux de ma génération, Africains ou non, qui ont connu Sankara, il représentait non seulement l’espoir d’une société plus juste au Burkina Faso, mais encore l’espoir d’un monde meilleur pour nous tous.»

Le documentariste suisse consacre son premier long métrage au président assassiné en 1987, à 38 ans, après quatre ans de pouvoir. Mais quel pouvoir? L’homme qui commence par renommer le pays (la Haute-Volta devient le Burkina Faso) s’inspire de ce nom qui signifie «pays des hommes intègres». Intelligent, courageux, Sankara prend le pouvoir par un coup d’Etat, mais sa loyauté envers son peuple est exemplaire. Autosuffisance alimentaire, alphabétisation, émancipation des femmes… il mène toutes les réformes de front, au pas de charge. Ses discours francs et clairs stimulent des populations qui ne demandent qu’à vivre mieux.
Cupelin a choisi dans les archives de la révolution, ouvertes en 2007, des extraits de ces discours et des passages d’entretiens accordés à la télévision française. Il pose sa caméra tout près d’un président qui ne manque pas d’humour, malgré le poids de son gigantesque programme. Pour le spectateur, le film est passionnant, révélant un homme loyal, pur, comme la politique n’en connaît que rarement.

Quelque chose manque toutefois à ce portait. Ce sont des clarifications sur la «quantité d’erreurs» que Sankara dit avoir commises, sur ce qu’on lui a reproché et qui l’a conduit à la mort, sur le rôle exact de son meilleur ami et second du gouvernement, Blaise Campaoré, autoproclamé président aussitôt après l’assassinat de Sankara – assassinat toujours nonélucidé. L’on aimerait en savoir plus, avoir un portrait complet, parce que celui que  les Burkinabés considèrent comme «le père de la nation» laisse un héritage remarquable dont chacun pourrait et devrait s’inspirer. C’est le mérite de Cupelin que de le rappeler.

Geneviève Praplan

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 12
Daniel Grivel 12
Philippe Thonney 16
Anne-Béatrice Schwab 17