Siddharth

Affiche Siddharth
Réalisé par Richie Mehta
Pays de production Canada, Inde
Année 2013
Durée
Musique Andrew Lockington
Genre Drame
Distributeur praesensfilm
Acteurs Irrfan Khan, Tannishtha Chatterjee, Rajesh Tailang, Anurag Arora, Geeta Agrawal Sharma
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 708
Bande annonce (Allociné)

Critique

Difficile d’oublier le regard perdu de ce père sans le sou et illettré, réparateur de fermetures-éclair dans les rues de NewDelhi, qui part à la recherche de son fils dont il ne sait même pas l’âge exact - onze, douze ans? - qu’il avait envoyé travailler dans une autre province pour subvenir aux besoins de sa famille. Mais le jeune garçon, censé revenir après un mois pour la Fête des lumières, ne réapparaît pas.

Mahendra (Rajesh Tailang), le jeune père, annonce la disparition de son fils Siddharth (Irrfan Khan) à une agente de police qui le sermonne, lui rappelant que le travail des enfants est interdit en Inde, qu’il devait envoyer son fils à l’école qui est gratuite au lieu de l’expédier loin de chez lui, à la merci des trafiquants d’enfants qui les font mendier dans les rues après les avoir estropiés ou défigurés ou qui vendent leurs organes pour des greffes. Le père emprunte de l’argent à des voisins et s’en va à la recherche de l’usine délabrée où son fils était censé travailler. Le camarade de chambre du jeune garçon lui dit que ce dernier a disparu sans même prendre ses affaires personnelles, ce qui est un très mauvais signe; vraisemblablement,Siddharth n’a pas fugué. Il a peut-être été emmené à Mumbai par ses ravisseurs, lui suggère une organisation qui recueille des enfants paumés. Le père dévisage tous ces gosses perdus sans reconnaître le sien. Avec l’énergie du désespoir, il poursuit sa quête jusqu’à Mumbai où se côtoient la pauvreté la plus extrême, des hôtels cinq étoiles et des gratte-ciels. Le visage de son fils, que l’on a rapidement entrevu au début du film, s’estompe peu à peu pour le spectateur mais aussi pour son père, à mesure que le temps passe.

Pour son deuxième film, Richie Mehta, Indien d’origine né au Canada, s’est inspiré de l’histoire vraie que lui a confiée un conducteur de rickshaw à NewDelhi. Pour la raconter et nous plonger dans la vie quotidienne misérable des laissés-pour-compte de la prospérité indienne, il a choisi l’authenticité, la pudeur et l’émotion, évitant avec soin tout sentimentalisme. On est pris par la recherche désespérée de ce père qui, pour pouvoir travailler dans les rues, doit payer son écot à une sorte de mafia de quartier. Le film sonne étonnamment juste et nous prend aux tripes. Dommage que la musique d’Andrew Lockington soit trop intrusive. Le silence, parfois, est plus fort que des envolées musicales, surtout quand l’image parle d’elle-même et nous serre le coeur. Le film, admirable, a été salué aux festivals de Toronto, de Venise et de Fribourg.

Appréciations

Nom Notes
17
Daniel Grivel 17
Nadia Roch 15
Anne-Béatrice Schwab 12