La Terre promise

En automne 2012, Philippe Savoy, directeur de la chorale du Collège Saint-Michel de Fribourg, a l’idée 'emmener une cinquantaine de ses choristes en Palestine pour y
donner ne série de concerts. Le projet prend forme, les répétitions se multiplient et le groupe s’embarque en compagnie du cinéaste Francis Reusser.
De Bethléem à Ramallah, en passant par Jérusalem et Hébron, entre checkpoints et églises, visites de villes et d’ateliers artisanaux, camps de réfugiés et tourisme
historique à Masala et à la Mer Morte, tous vont découvrir un pays éclaté et partagé entre une paix provisoire et un affrontement quotidien entre communautés. Des idées s’échangent, des amitiés vont se nouer.

La Terre promise n’est pas un film militant, mais plutôt un film constat. Reusser s’attache aux pas des jeunes choristes, mais sa caméra s’attarde aussi sur tout ce qui trahit la tension qui règne entre Israéliens et Palestiniens: soldats armés, graffitis politiques, présence du «Mur». Les participants au voyage entendent souvent des coups de feu, les guides réclament la prudence, l’inquiétude est de mise. Le problème de la Cisjordanie est aussi évoqué: un Palestinien parle de la colonisation israélienne et de la difficile cohabitation. Une «voix off» accompagne plusieurs séquences avec des textes de Mahmoud Darwich: «La vie, nous l’aimons demain…» dit le poète palestinien.

Au-delà des activités musicales, les participants à ce voyage (qui se voulait approche fraternelle) ont pu découvrir la vie quotidienne de jeunes Palestiniens tenus à distance derrière des murs, et sans être vraiment reconnus. Et de cette aventure en «terre promise» (aux uns comme aux autres…), Francis Reusser  a réussi à recueillir discrètement, dans une forme cinématographique simple et avec des images prises à bonne distance, les impressions de chacun, entre «Le Vieux Chalet»de l’Abbé Bovet chanté en arabe et les accords des luths en bois de l’Oud palestinien.