Être et devenir

Affiche Être et devenir
Réalisé par Clara Bellar
Titre original Être et devenir
Pays de production France
Année 2013
Durée
Genre Documentaire
Distributeur Zinema
Acteurs Irvin Kershner, Rana Haugen Core, Naomi Aldort, Harvey Aldort, Olivier Aldort
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 707
Bande annonce (Allociné)

Critique

Du Cercle des poètes disparus (1989) à Sur le Chemin de l’école (2012) en passant par Ça commence aujourd’hui (1999) et Être et avoir (2001), le cinéma s’est toujours intéressé aux problèmes éducatifs.

 Avant de réaliser Être et devenir, Clara Bellar a été actrice pendant une dizaine d’années. Son film est issu de sa propre expérience de parent et de sa décision de ne pas scolariser son enfant, estimant qu’il existe une meilleure manière d’éduquer que de s’en remettre à l’école officielle. Avec ce documentaire, elle part, dès 2008, à la rencontre de jeunes adultes et de familles qui ont adopté ce même modèle. Son enquête la mènera aux Etats-Unis, en France, en Angleterre et en Allemagne.

La démarche est claire: la cinéaste donne la parole aux parents qui ont opté - loin d’un cadre scolaire que la réalisatrice estime sclérosant - pour un système qui participe d’un certain laisser-faire et qui prône la stimulation bienveillante des goûts de l’enfant. Un apprentissage autonome, informel, autogéré, sans programmes, avec un horaire «à la carte». Les parents interrogés ont l’air ravi, les enfants sont épanouis, et les jeunes adultes semblent avoir trouvé leur place dans la vie. Des personnalités célèbres, des universitaires patentés apportent leur caution.

Le film de Clara Bellar se présente comme un plaidoyer, fortement teinté de prosélytisme. Il est indéniable que tous les parents interviewés - il y a plusieurs enseignants! - sont entièrement acquis au système. On regrettera d’autant plus que la parole n’ait jamais été donnée aux éventuels opposants, ni aux partisans de l’école publique ou privée. Le film glisse alors inévitablement vers un concert de louanges et de redites, et vers un certain bavardage inutile (commentaires, dialogues, citations inondent des images le plus souvent banales). Aucune amorce de débat ne se profile. On aurait pu se demander, par exemple, si la libre pensée est le privilège de l’éducation alternative, ou si le fait de côtoyer à l’école d’autres enfants, de milieux différents, n’est pas aussi un apprentissage nécessaire de la vie en commun. Ou encore si l’organisation d’une école «buissonnière» à la maison est toujours compatible, de façon générale, avec la vie de toutes les familles, avec les contraintes organisationnelles, matérielles, professionnelles et financières de chacun. Et qu’en est-il aussi de l’éducation et de l’instruction dans les pays moins développés? Quelques questions parmi d’autres…

Le film a le mérite d’ouvrir le débat, mais il le fait unilatéralement et sans grandes nuances.

 

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 11
Daniel Grivel 11