Der Goalie bin ig

Affiche Der Goalie bin ig
Réalisé par Sabine Boss
Pays de production Suisse
Année 2014
Durée
Genre Drame psychologique
Distributeur elitefilms
Acteurs Marcus Signer, Michael Neuenschwander, Pascal Ulli
Age légal 12 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 706

Critique

Lors de la 7e édition du Prix du Cinéma Suisse 2014, Der Goalie bin ig a raflé la mise en emportant quatre trophées «Quartz »: la réalisatrice Sabine Boss a été distinguée dans la catégorie «Meilleur film de fiction» et, avec Jasmine Hoch et Pedro Lenz, dans la catégorie «Meilleur scénario». Marcus Signer a été sacré meilleur acteur et pour couronner le tout le «Quartz» de la meilleure musique de film a été décerné à Peter von Siebenthal et Richard Köchli.

Ce film est l’adaptation du premier roman de Pedro Lenz, cet écrivain-phénomène qui a fait un tabac en Suisse alémanique avec ses textes en dialecte et ses lectures publiques. Son best-seller vient de sortir en français sous le titre «Faut quitter Schummertal». Et il a déjà été traduit en allemand, en anglais et en italien…

Née en 1966, la réalisatrice Sabine Boss a quant à elle collaboré à diverses radios et télévisions, étudié le cinéma à Zurich et, dès 2000, écrit et réalisé plusieurs longs  métrages de manière indépendante.

Personnage de fiction touchant de vérité, Goalie a toujours vécu dans la bourgade bernoise de Schummertal où chacun connaît chacun. A part la parenthèse d’une année passée derrière les barreaux, sa vie se résume aux copains, bistrot, petits boulots, coups foireux et expédients. Le tout se déroule dans une bonne humeur grinçante, le sourire et la clope au bec, vu que Goalie est du genre bonne pâte, trop fidèle et loyal dans ses amitiés. 

Ce film ose un anti-héros, si proche de l’homme ordinaire et si juste, qu’il touche par sa simplicité et son courage. Différents types d’addictions avec leur cortège de problèmes font partie du paysage, mais ne plombent pas le récit. Car Goalie nage à contre-courant de ce que l’on attend généralement de ce type de personnage. Sa volonté de réinsertion, sa candeur et sa force tranquille, malgré toutes ses failles, donnent de l’humanité à un univers qui pourrait paraître juste terne, désespéré et sans avenir. 

Sans temps mort et habilement construit, le scénario, équilibré, ne tombe pas dans les clichés et ne sombre pas dans le mélo, avec des rebondissements bien amenés et jamais prévisibles. La bande-son est excellente, avec en particulier quelques magnifiques chansons. Et osons parler du plaisir d’entendre cette langue, pas du tout rugueuse comme certains persistent à le dire, mais plutôt mélodieuse, truculente, et qui amène charme et poésie à ce film. Marcus Signer interprète à merveille ce grand naïf qui fait un peu tout à l’envers. Les récompenses obtenues par cette comédie dramatique bien ficelée sont amplement méritées et espérons que les Romands sauront oublier leurs préjugés et l’apprécier comme un excellent Emmental.

Anne-Béatrice Schwab

Appréciations

Nom Notes
Anne-Béatrice Schwab 17
Nadia Roch 17
Georges Blanc 13
Daniel Grivel 16