Blue Ruin

Affiche Blue Ruin
Réalisé par Jeremy Saulnier
Titre original Blue Ruin
Pays de production U.S.A.
Année 2013
Durée
Musique Brooke Blair, Will Blair
Genre Thriller
Distributeur praesensfilm
Acteurs Macon Blair, Devin Ratray, Amy Hargreaves, Kevin Kolack, Eve Plumb
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 706
Bande annonce (Allociné)

Critique

La justice efface-t-elle le tort moral conséquent d’un crime? Pas toujours. C’est en tout cas ce que montre Jeremy Saulnier à travers un vagabond sympathique, mais dépassé par les événements. L’intrigue de ce film se dévoile très lentement. Pour ne pas la déflorer, disons que ce vagabond semble végéter jusqu’à l’annonce d’une nouvelle qui le bouleverse. Dès lors, sa vie est obnubilée par le besoin de réparation qui s’affirmera bien vite comme une oppressante et terrible fuite en avant.

Après Murder Party, film d’horreur sorti en 2007, Jeremy Saulnier signe son deuxième long métrage sous la bannière du récit policier. Il y troque l’épouvante contre une tension haletante, mais évoque surtout des questions fortes, même si elles habitent  le cinéma depuis longtemps. La facture est bonne; les scènes sont tournées à l’économie, de très près, misant sur les gros plans d’objets et de décors qui donnent du champ à l’imagination. En revanche, la suggestion plutôt que l’étalage gratuit de la violence aurait souligné plus efficacement le désarroi du personnage.

L’axe essentiel de l’histoire est la vengeance. D’un point de vue pénal, il s’agit de se faire justice soi-même. Saulnier a le mérite de mettre en scène une histoire à hauteur humaine, sans les artifices fictionnels des aventures policières. Voici donc un protagoniste qui ressemble à tout un chacun, élevé dans un milieu étranger à ce qu’il projette, habité par une nécessité irrépressible, son libre arbitre muselé. Bref, un amateur sous emprise, qui ne sait rien des armes.

Dès lors, on franchit un pas de plus pour se glisser dans la tête d’un Etasunien moyen, celui qu’est Dwight (Macon Blair), confronté à la violence que connaissent certains quartiers de grandes villes. Mais confrontés surtout à la profusion d’armes qui déboîte toute réflexion logique et rabat l’individu à ce qu’il a de plus animal.

Jeremy Saulnier a-t-il voulu remettre en question le permis de port d’armes? Probablement pas. Tandis que Macon Blair incarne avec force le vertige dans lequel l’entraîne une situation incontrôlable, le réalisateur se concentre sur la légèreté avec laquelle chacun manipule son arsenal personnel. Il n’est jamais question de la vie ou de la mort, seulement du rythme infernal du  règlement de compte.

 

Geneviève Praplan

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 12
Daniel Grivel 12
Antoine Rochat 11
Philippe Thonney 12